Dans la course aux technologies réseau de prochaine génération, Taiwan a été un allié fidèle d'Intel pour mettre en avant le WiMAX, choisi comme technologie de référence dans le cadre d'un vaste plan d'équipement qui doit apporter une couverture haut débit mobile pour tous les habitants de l'île.

Mais l'industrie mobile est maintenant fortement engagée en faveur d'une autre technologie, LTE ( Long Term Evolution ) dont les aspects concrets commencent à être finalisés, et que de très nombreux opérateurs ont choisie pour une migration future.

Intel, qui a dépensé plus de 1 milliard de dollars pour promouvoir le WiMAX, ne peut que constater cette évolution et vient de fermer sa division de soutien installée à Taiwan. Officiellement, il s'agit d'une conclusion normale, la technologie WiMAX étant désormais suffisamment mature pour se passer de ce soutien.

Mais pour les entreprises taiwanaises qui se sont engagées dans la fourniture d'équipements WiMAX avec la bénédiction d' Intel, cela serait plutôt le signe du désengagement du groupe américain, malgré sa volonté affichée de rester un solide soutien.


Intel lâche en douce le WiMAX ?
De fait, plusieurs fournisseurs de services WiMAX dans le monde envisagent maintenant d'inclure LTE dans leurs développements futurs, quitte à faire cohabiter les deux technologies au sein des bandes de fréquences qu'ils détiennent, à commencer par Sprint / Clearwire aux Etats-Unis ou Yota en Russie, tandis que des équipementiers WiMAX comme Alvarion ajoutent la corde LTE à leur arc.

Mais à Taiwan, où sont produits majoritairement les équipements WiMAX distribués dans le monde entier et où l'on a dépensé des centaines de millions de dollars pour promouvoir et développer la technologie et mis en service pas moins de six licences d'exploitation de réseaux WiMAX, on s'inquiète maintenant franchement de sa survie à moyen terme.

Le Financial Times rapporte ainsi que JT Wang, président d' Acer, s'est dit " sérieusement préoccupé " par la décision d' Intel de fermer ses bureaux de soutien au WiMAX à Taiwan et s'interroge sur sa stratégie :

" Pour Intel, s'ils pensent qu'ils ne peuvent pas obtenir 80 ou 90% de part de marché, alors ils ne sont pas dans le coeur de marché et s'en désintéressent. Mais même si le WiMAX ne capte que 20 à 25% du marché, se rendent-ils compte de la taille du marché que cela représente ? ", a-t-il questionné.

La petite phrase d'un représentant de Nokia, qui expliquait son abandon du WiMAX pour LTE en le comparant au format Betamax, qui a disparu au profit du VHS, résonne de nouveau...