On en sait désormais un peu plus sur le processus d'enchère pour les fréquences 5G qui doit être mis en place au printemps 2020, et non plus à l'automne 2019 comme prévu initialement.

L'Arcep a transmis au gouvernement le cahier des charges concernant le double système d'une attribution d'un bloc à chaque opérateur à prix fixe et d'un complément à obtenir par un système d'enchères.

5G

On sait déjà que chacun des quatre opérateurs aura la possibilité d'obtenir un bloc de 50 MHz qu'ils pourront ensuite étoffer par blocs de 10 MHz aux enchères, jusqu'à un maximum de 100 MHz...mais que tous ne pourront pas atteindre ce total.

Agnès Pannier-Runnacher, secrétaire d'Etat pour l'Economie et les Finances, a indiqué dans un entretien aux Echos que le prix plancher de l'enchère 5G a finalement été fixé par la commission des participations et des transferts à 2,17 milliards d'euros, ce qui reste bien au-delà des 1,5 milliard d'euros qu'envisageait le régulateur pour ne pas freiner les capacités d'investissement des opérateurs.

L'Arcep avait prévenu qu'elle se montrait "vigilante" quant à ce prix plancher et il reste à voir l'orientation de son avis sur cette question. Avec la part du spectre mise aux enchères, le processus pourrait grimper vers 4 milliards d'euros à débourser pour les opérateurs, même si le gouvernement refuse pour le moment d'envisager des estimations.

C'est moins que les 6 milliards d'euros des enchères dans les pays voisins (Italie, Allemagne) mais finalement dans la moyenne des enchères précédentes, et donc pas forcément très en ligne avec l'objectif de protéger l'investissement des opérateurs dans leurs réseaux.

Ceux-ci ont par ailleurs d'autres motifs d'inquiétude. Le choix d'un bloc fixe de 50 MHz est inférieur à leurs attentes et à ce que souhaitait l'Arcep (60 MHz) tandis que l'accès potentiel aux équipements du groupe Huawei est toujours dans le flou, malgré la "loi Huawei" promulguée durant l'été.

Cette loi va de toute façon compliquer le travail des opérateurs puisqu'il faudra obtenir des autorisations spéciales dans certains cas de déploiement. Entre l'enchère 5G qui n'arrivera pas avant le printemps et la résolution des différentes problématiques, la 5G en France pourrait ne pas être disponible avant le second semestre de l'année prochaine...

Source : Les Echos