Lorsqu'il estime qu'une menace pèse sur un pan de de son industrie, le président des Etats-Unis peut décider par décret d'écarter certains acteurs de son marché au nom de la sécurité nationale.

Trump La menace était évoquée depuis fin 2018 dans le secteur des télécoms pour le déploiement de la 5G avec en ligne de mire les équipementiers chinois, soupçonnés de laisser des backdoors dans leurs équipements.

Elle vient d'être mise à exécution avec la signature du décret officialisée par le président Donald Trump et qui exclut, sans les nommer, les opérateurs Huawei et ZTE en interdisant de fait aux opérateurs US d'y faire appel pour leurs déploiements.

Toutes les tentatives de rapprochement des équipementiers chinois avec des entreprises américaines devront passer par une autorisation du BIS (Bureau of Industry and Security) qui aura toute latitude pour les bloquer si nécessaire.

La porte-parole de la Maison-Blanche a justifié cette décision par le besoin de protéger l'Amérique d'acteurs étrangers créant et exploitant toujours plus des vulnérabilités dans les services et infrastructures des TIC aux Etats-Unis.

Le message est clair et va dans le sens de la campagne de lobbying visant à inciter l'Europe à écarter elle aussi les équipementiers chinois, pour le moment avec un résultat mitigé.

Huawei, principal acteur visé par le décret, a rapidement réagi en affirmant que la décision allait affaiblir les Etats-Unis dans la 5G au lieu de la protéger et va affecter les intérêts des entreprises américaines et des consommateurs. L'équipementier est en effet largement présent chez les petits opérateurs régionaux des zones rurales aux Etats-Unis et son blocage risque de les pénaliser.

Le groupe chinois met aussi en cause la décision d'un point de vue juridique, ce qui devrait donner lieu à quelques batailles judiciaires ces prochains trimestres. Le gouvernement chinois a déjà exprimé son mécontentement contre une action abusive des Etats-Unis contre ses fleurons télécom.

Source : CNBC