L'Europe a été le berceau de la 2G GSM (Global System for Mobile communications) dans les années 90 mais elle a du mal ensuite à rester le foyer actif des déploiements des générations suivantes, d'autres zones géographiques se montrant plus réactives.

La dernière étude de la GSMA, association regroupant les opérateurs télécom mondiaux, relève que la 5G a compté pour 30% des connexions mobiles en Europe à fin 2024, soit plus que la moyenne mondiale.

La 5G devrait devenir dominante (50% et plus) dans les connexions mobiles européennes d'ici 2026 et, dès à présent, elle est majoriatire dans plusieurs pays comme l'Allemagne et la Suisse et se situe au-delà de 40% d'adoption dans plusieurs autres.

En France, le taux d'adoption 5G est de 30% à fin 2024 (un peu plus que l'Italie et l'Espagne) et la prévision est d'atteindre 90% en 2030.

Trop de règles affaiblissent le dynamisme télécom européen

Avec 80% de taux d'adoption d'ici la fin de la décennie (18% pour la 4G et le reste avec les réseaux plus anciens en cours de désactivation), la technologie mobile devrait apporter un gain de 164 milliards d'euros à l'économie européenne, prédit l'association.

Mais cette dernière ne manque pas de s'inquiéter d'un taux d'adoption 5G européen qui reste en retrait par rapport à d'autres régions du monde, comme l'Amérique du Nord, l'Asie de l'Est ou les pays du Golfe.

5G logo

Sans surprise, la GSMA critique toujours le système de réglementation trop contraingnant que subissent les opérateurs télécom en Europe et qui freine la diffusion de l'innovation.

Le déploiement de la 5G Standalone (5G SA), qui ne dépend plus d'un coeur de réseau 4G, est un pas dans la bonne direction. Quelque 18 opérateurs européens ont lancé des services 5G SA, ouvrant la voie à des débits supérieures, des temps de latence réduits, du multicast et des avantages pour les applications critiques.

L'innovation a besoin de plus de liberté d'action

Mais la GSMA prévient : sans assouplissement des réglementations, le rythme d'adoption des technologies mobiles ne pourra pas s'améliorer, fragilisant sa compétitivité mondiale et sa capacité à accompagner l'émergence de la prochaine génération 6G ainsi que le triplement du trafic data mobile d'ici 2030.

antenne reseau mobile

Le lobby des opérateurs appelle toujours à la constitution d'un marché télécom unique facilitant le déploiement de services aux frontières et entre pays européens et une meilleure prise en compte des intérêts des opérateurs vis à vis des géants du Web, principaux utilisateurs des réseaux fixes et mobiles pour délivrer leurs services.

Il réclame une révision des politiques de fusion des opérateurs, un sujet toujours compliqué et idéologique au sein de l'Europe ainsi qu'une meilleure vision sur la disponibilité du spectre de radiofréquences.

Il reste que les opérateurs ont bien du mal à vanter les mérites de la 5G par rapport à la 4G, faute de killer apps et de scénarios différenciants. L'arrivée de la 5G SA, avec un vrai coeur de réseau 5G, devrait ouvrir plus largement de nouveaux scénarios d'usage, notamment en matière d'infrastructures sensibles demandant des temps de latence très courts.

Source : GSMA