Si l'Europe était en pointe en matière de 3G, elle a marqué le pas sur la 4G en laissant d'autres régions du monde prendre les devants. Le scénario devrait se reproduire sur la 5G, et peut-être dans des proportions encore plus importantes.

Qualcomm 5G Pour l'Idate, les investissements en Europe pour la prochaine génération de réseaux mobiles sont largement insuffisants par rapport à d'autres zones géographiques, comme les Etats-Unis, au point que "le retard que prend l'Europe dans la 5G est grave".

Il faudrait pas moins de 50 milliards d'euros d'investissement supplémentaire par an pour espérer se mettre au niveau de l'Amérique du Nord.

Or, rien n'indique une volonté de progresser sur ce point, ce qui risque d'avoir des conséquences significatives sur l'économie européenne à plus long terme, note le quotidien économique La Tribune.

C'est notamment lié au fait que la 5G ne sera pas qu'une simple augmentation des débits et une amélioration des latences sur les smartphones. Elle sous-tendra des évolutions profondes dans l'industrie et fera émerger des secteurs qui n'existent pas encore aujourd'hui.

Faute de réseaux suffisants en Europe, "les grands groupes industriels iront s'installer là où les infrastructures se trouvent", fait valoir Jean-Luc Lemmens, directeur du pôle médias et télécoms.

On retrouve là les inquiétudes de l'Arcep et de son président Sébastien Soriano sur un certain attentisme des opérateurs télécom français sur cette question et leur focalisation sur la convergence télécom ou la guerre des prix.

Mais justement, les opérateurs ont-ils les moyens de ces investissements nécessaires dans un contexte de baisse continue des prix des forfaits depuis cinq ans, interroge La Tribune.

Lors de notre passage à Hong Kong fin octobore pour suivre les dernières annonces sur la 5G du groupe Qualcomm, ce flottement sur la position de l'Europe vis à vis des réseaux de nouvelle génération était palpable. De fait, bon nombre des avancées présentées à cette occasion ne concerneront guère les principaux marchés européens avant 2020 (et encore, ponctuellement), hormis quelques marchés précoces.

Source : La Tribune