En matière d'attribution de fréquences 5G, l'Italie a peut-être montré la voie mais elle a aussi démontré les dérives possibles. Avec un résultat d'enchère à 6,6 milliards d'euros, au lieu de 2,5 milliards d'euros estimés initialement, les opérateurs ont dépensé gros pour obtenir les fréquences, au risque d'impacter leur capacité à investir dans le déploiement et la modernisation de leurs réseaux.

Arcep logo vignette Côté français, la réflexion est toujours en cours sur les modalités d'attribution des fréquences 5G et le cadre à appliquer, pour des enchères qui se tiendront mi-2019.

L'Arcep, régulateur français des télécommunications, vient de lancer une consultation publique à ce sujet pour interroger les différents acteurs sur leur vision et leurs attentes.

Et l'Autorité réfléchit dès à présent à un encadrement qui éviterait de reproduire l'exemple italien et d'amener les opérateurs à dépenser de forts montants en redevances alors que l'accent est mis depuis l'arrivée de Sébastien Soriano à la tête de l'Arcep sur l'effort d'investissement.

Selon La Tribune, le gouvernement français ne serait pas dans la même logique que son pendant italien d'obtenir un maximum des enchères sur la 5G, au risque de compliquer un modèle économique aux marges de manoeuvre déjà limitées par la guerre des prix et un jeu à quatre acteurs et de menacer les capacités d'investissement dans la fibre et les réseaux mobiles.

Cependant, les fréquences 5G sont rares et pas forcément faciles d'accès, une partie du spectre prévu, occupé par l'Armée et l'audiovisuel, ne devant pas être libérée avant plusieurs années, ce qui pourrait influer sur les intentions d'opérateurs.

Ces derniers ne semblent cependant pas désireux de tomber dans le piège d'une montée vertigineuse des enchères, même pour les beaux yeux de la 5G.

Source : La Tribune