Au lieu de laisser Huawei équiper partiellement son réseau 5G, le Royaume-Uni a finalement décidé d'exclure totalement l'équipementier chinois de ses infrastructures à l'avenir.
En semblant donner raison à la méfiance des Etats-Unis concernant un risque d'espionnage des communications, la décision est lourde de conséquences géopolitiques et ne manque pas d'exacerber les tensions avec la Chine.
Et si Donald Trump s'est félicité de cette décision, espérant sans doute que d'autres pays fassent de même, le gouvernement chinois n'a pas tardé à réagir en affirmant que "Londres a été berné par les Etats-Unis" et en regrettant une politisation du sujet.
La menace plane d'une réduction des investissements au Royaume-Uni dans la mesure où le contexte d'équité et d'égalité des chances des acteurs sont malmenés, fait-il valoir.
De son côté, le gouvernement britannique tente de sauver la face en évoquant un choix dicté par des considérations techniques, ce qui peut sembler curieux dans la mesure où Huawei est leader mondial dans le déploiement des réseaux 5G.
Par ailleurs, la décision d'exclure l'équipementier chinois aura des répercussions sur le rythme de déploiement de la 5G au Royaume-Uni et créera un surcoût qu'il reste à déterminer précisément, au-delà des estimations à la louche surtout destinées à impressionner les pouvoirs publics.
Huawei est un acteur de longue date pour certains opérateurs britanniques et s'en passer ne sera ni facile ni indolore financièrement.
En France, la volonté d'écarter Huawei est officiellement moins vive mais officieusement similaire à celle du Royaume-Uni par le jeu d'autorisations délivrées par l'Anssi et valables sur des périodes bien définies, obligeant les opérateurs à se préparer dès maintenant à chercher des alternatives.