L'ambition européenne de souveraineté sur les batteries électriques subit un nouveau revers. La coentreprise ACC (Automotive Cells Company), soutenue par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, serait sur le point d'abandonner son projet majeur à Termoli.

Cette usine devait être l'un des trois piliers de la production européenne. Mais selon le journal italien Milano Finanza, le projet est jugé non viable pour des raisons techniques et financières.

Pourquoi ce projet est-il abandonné ?

La décision, attendue d'ici la fin de l'année ou début 2026, serait la conséquence de  "difficultés techniques, stratégiques et financières". Le projet piétine depuis des mois.

L'usine de Termoli, un site Stellantis produisant actuellement des moteurs thermiques, est en pause depuis juin 2024, tout comme le projet allemand de Kaiserslautern. Le gouvernement italien avait même retiré son engagement de financement en septembre 2024. Le coup de grâce semble être un simple constat : la rentabilité n'est pas au rendez-vous.

L'usine française est-elle aussi en difficulté ?

L'abandon italien met en lumière les problèmes de l'unique usine d'ACC déjà en activité, celle de Billy-Berclau en France. Selon Milano Finanza, le site français peine à monter en cadence.

Il souffrirait d'un taux de rejet de 15 à 20% et des coûts de production supérieurs de 20 à 25% à ceux des concurrents asiatiques. Les livraisons sont bien inférieures aux attentes.

Des clients de la DS N°8 ou du Peugeot E-3008, qui devaient recevoir des batteries ACC, voient leurs commandes repoussées à 2026, preuve de ces difficultés de production.

Est-ce une erreur stratégique pour Stellantis ?

Cet échec semble être celui d'une vision stratégique. ACC avait tout misé sur la chimie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), performante mais très coûteuse. Or, le marché plébiscite de plus en plus les batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate), moins chères et plus endurantes, notamment pour les véhicules d'entrée de gamme.

Stellantis, actionnaire principal, ne s'y est pas trompé. Le groupe, dirigé par Antonio Filosa, a déjà annoncé un partenariat avec le géant chinois CATL pour construire une usine de batteries LFP en Espagne. Une décision qui sonne comme un désaveu pour ACC.