A peine arrivée au pouvoir, l'équipe de Donald Trump a commis un double impair, représenté dans les médias par l'affaire SignalGate : utiliser la messagerie Signal pour échanger des informations gouvernementales sans passer le protocole imposant l'archivage de ces échanges et avoir intégré dans la boucle un journaliste qui s'est empressé de publier ces messages sans filtre et donnant une bonne idée de l'état d'esprit des dirigeants américains vis à vis de l'Europe.

La préparation secrète d'une offensive américaine contre les rebelles Houthis organisée en haut lieu s'est donc transformée en un déballage sur une messagerie instantanée commerciale.

Pour autant, aucun des participants ni des responsables de la sécurité n'avait été remis en cause sur le moment. Une enquête a bravement rejeté la faute de l'intégration d'un journaliste dans la boucle de communication à une fonction de l'iPhone qui récupère automatiquement les contacts et aurait ajouté le journaliste après réception d'un message plus ancien.

Amateurisme et explications douteuses

Après le SignalGate, une autre affaire avait concerné le ministre de la Défense Pete Hegseth accusé d'avoir échangé des informations confidentielles avec sa famille dans un autre groupe de discussion Signal.

Signal

Une enquête interne au Pentagone sur cette seconde affaire semble avoir été bloquée par le parti républicain (car indéfendable, disent les opposants de Trump). Si Pete Hegseth peut espérer échapper à des sanctions, ce n'est pas le cas de Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

Celui par qui est arrivé l'affaire SignalGate vient d'être remercié, de même que son principal conseiller, Alex Wong. Le secrétaire d'Etat Marco Rubio assurera l'intérim avant la nomination d'un nouveau conseiller tandis que Mike Waltz est relégué à un rôle d'ambassadeur aux Nations Unies.

Pete Hegseth aussi dans la tourmente mais...

Cela reste le premier départ d'un haut responsable américain depuis l'investiture de Donald Trump le 20 janvier dernier. Républicain mais pas totalement adepte la stratégie MAGA de Trump, Mike Waltz fait probablement les frais d'une certaine défiance, au-delà de l'affaire autour de la messagerie Signal.

Pentagone

Pete Hegseth est de son côté régulièrement critiqué pour le chaos provoqué au sein du Pentagone dans la lignée des efforts de réduction de budget et du nombre de fonctionnaires voulu par le nouveau président des Etats-Unis mais qui risque d'affaiblir la sécurité nationale en retirant des budgets et des agents.

Source : La Tribune