Le groupe Altice a enfin trouvé un moyen de réduire sensiblement la dette de l'opérateur SFR. Elle est passée de 24 milliards de dollars à 15,5 milliards de dollars après des négociations difficiles entre Patrick Drahi et les créanciers.
Cette réduction de plus de 8 milliards de dollars permet à Altice d'engager une procédure de sauvegarde accélérée afin de se restructurer et de préparer les prochaines étapes de sa stratégie, selon BFMBusiness.
Depuis plusieurs mois souffle de nouveau la rumeur d'une possible cession, partielle ou totale de l'opérateur SFR, qui pourrait éventuellement ramener le marché français à trois opérateurs dans une phase de consolidation telecom recherchée depuis longtemps.
Le scénario d'une vente de SFR se dessine
Les trois opérateurs Orange, Bouygues Telecom et Free seraient sur les rangs, de même que des opérateurs émiratis et des fonds d'investissement pour une transaction estimée actuellement autour de 30 milliards d'euros.
La phase de sauvegarde accélérée permettra de réviser les documents financiers liés à la dette et d'entamer des discussions sur un terrain plus favorable. C'est peut-être de là qu'est parti l'écho de nouvelles discussions lancé par l'agence Bloomberg en début de semaine, même si aucune négociation concrète n'aurait encore débuté.
Altice cherche toujours par ailleurs à réduire le montant de la dette, avec l'ambition de pouvoir descendre à 13,5 milliards d'euros. Cela pourrait passer par la vente de certains actifs comme son opérateur d'infrastructures XpFibre, un chantier ouvert début 2024 et toujours en suspens.
Il y a quelques jours, SFR et Bouygues Telecom ont mis en vente Infracos, leur co-entreprise de gestion de 3500 points hauts pour réseaux mobiles en zones rurales qui avait été créée en 2014 pour mutualiser les investissements de couverture des réseaux 4G et 5G.
De multiples obstacles sur la route
Des fonds d'infrastructures pourraient si intéresser dans le cadre d'une opération à environ 1 milliard d'euros. Mais vendre SFR, en partie ou en totalité, ne sera pas une mince affaire.
Il faudra trouver un accord sur le prix mais aussi vaincre les réticences des régulateurs, notamment à Bruxelles, où la notion de consolidation et de retour à trois opérateurs a régulièrement été découragée.
Il faudra compter aussi avec le timing de l'élection présidentielle française de 2027 et ses changements de tête et de pouvoir qui pourraient créer de l'incertitude, surtout si des acteurs étrangers cherchent à en prendre le contrôle.