Grosse tension entre Apple et la Commission européenne. Suite à la publication d'un communiqué et la demande envoyée d'Apple pour l'abrogation du Digital Markets Act (DMA), l'exécutif européen a répliqué sans détour.
Porte-parole de la Commission européenne, Thomas Regnier a déclaré que la Commission n'est pas surprise par le lobbying d'Apple visant à abroger le DMA, en soulignant que le groupe de Cupertino a " contesté tous les aspects du DMA depuis son entrée en vigueur ". La soi-disant collaboration n'était que de façade.
La Commission européenne refuse de céder
Pour la Commission européenne, la position d'Apple est une simple manœuvre pour protéger ses profits. " Nous comprenons qu'une entreprise veuille protéger ses profits à tout prix, mais ce n'est pas l'objectif du Digital Markets Act. "
Thomas Regnier ajoute que l'objectif du DMA est de " donner aux consommateurs de l'UE davantage de choix et de donner aux entreprises un droit équitable à la concurrence ". La Commission européenne reproche à Apple son manque de coopération, rappelant avoir engagé un dialogue pour aider l'entreprise à se conformer à la législation, notamment sur l'interopérabilité.
" Résultat : deux mois plus tard, ils sont revenus vers nous pour demander de tout abandonner. " Rappelons que pour les règles de l'App Store et diverses restrictions, Apple a écopé d'une amende d'un demi-milliard d'euros en avril pour non-respect du DMA et a fait appel.
Quels sont les arguments d'Apple contre le DMA ?
Apple soutient que le DMA nuit directement à ses utilisateurs européens et altère leur expérience, en particulier avec le retard de plusieurs fonctionnalités, dont la traduction en direct pour les AirPods et la Recopie de l'iPhone sur Mac. Une liste qui devrait s'allonger.
Pour Apple, le DMA est aussi synonyme de risques accrus de fraudes, d'exposition à des applications nuisibles et de sécurité affaiblie concernant les données des utilisateurs. Une allusion à l'ouverture de son écosystème.
Apple va jusqu'à parler d'une concurrence déloyale, en estimant que les règles du DMA s'appliquent seulement à ses dépens, " alors que Samsung est le leader du marché des smartphones en Europe ". Le DMA " cible uniquement Apple tout en laissant nos concurrents libres de continuer comme ils l'ont toujours fait ".
Google se joint à Apple dans son combat anti-DMA
Pourtant, et coïncidence troublante, Google vient également de publier une plainte étonnamment similaire à celle d'Apple contre le DMA et pour demander de tout remettre à zéro. Google écrit que la loi " cause un préjudice important et involontaire aux utilisateurs européens ".
Le groupe de Mountain View évoque aussi des retards dans le déploiement de nouvelles fonctionnalités et des conséquences qui pénaliseraient de nombreuses petites entreprises européennes.
Cette offensive coordonnée des géants de la tech intervient dans un contexte politique tendu, où le président des États-Unis Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane aux pays dont les règles numériques seraient jugées discriminatoires envers les entreprises américaines.