Parmi les grandes absentes des pages européennes, on note deux fonctions importantes dans le nouveau Plans d'Apple. D'abord, les "Visited Places" (ou Lieux visités). Cette option, qui rappelle une vieille fonctionnalité de Google Maps, est conçue pour enregistrer et classer les endroits que vous avez fréquentés (magasins, musées, cafés, etc.), facilitant ainsi leur retrouvaille. Ensuite, les "routes préférées" : cette fonction observe vos trajets réguliers et vous alertera en amont en cas de problèmes de circulation. Apple justifie cette absence en Europe, arguant que le DMA l'obligerait à partager ces données avec des acteurs tiers, ce qu'elle refuse. Si la Commission européenne n'a pas la même lecture, aucun accord n'a été trouvé à ce jour. Mais l'Europe n'est pas seule concernée ; Apple précise que les Lieux visités seront disponibles uniquement en Australie, au Canada, en Malaisie, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis. C'est une divergence d'expérience utilisateur notable, et cela pose la question de l'accessibilité des fonctionnalités selon les régions du monde.

Pourquoi l'Europe se retrouve-t-elle sans certaines nouveautés logicielles ?

La stratégie d'Apple est claire : la prudence. La firme de Cupertino préfère anticiper les complications liées au respect du Digital Markets Act plutôt que de risquer des sanctions financières colossales, qui pourraient se chiffrer en millions d'euros d'amende. Cette approche se généralise. Comme ce fut déjà le cas pour iOS 18, les utilisateurs européens devront patienter, ou se passer, de certaines innovations. Le DMA a déjà contraint Apple à ouvrir une partie de son écosystème, notamment en autorisant les boutiques d'applications tierces, les modes de paiement alternatifs, et l'accès à la puce NFC pour les développeurs externes. L'entreprise évoque une "incertitude réglementaire" qui, selon elle, paralyse ses déploiements européens. Cette situation peut entraîner des retards de plus de deux ans, voire l'abandon pur et simple de certaines fonctions sur le territoire européen. C'est une bataille complexe entre les ambitions technologiques et les régulations, avec les utilisateurs en première ligne. La réglementation européenne pousse les géants du numérique dans leurs retranchements.
C'est aussi une façon, ne soyons pas dupes, pour Apple de pointer du doigt la réglementation européenne et de dresser les utilisateurs contre cette situation. Apple ne voit pas d'un bon oeil les lois visant à lui contraindre d'ouvrir son écosystème, pour autant la marque n'hésite pas à faire trinquer ses utilisateurs, qui continuent de payer le prix fort sur tous les tableaux et sont pris en otages au sein de ce bras de fer avec l'Union Européenne.

Quelles autres fonctions majeures sont impactées par cette stratégie ?

L'impact ne se limite pas à Plans. Un autre absent notable des pages européennes est l'affichage des "Activités en direct" de l'iPhone directement dans la barre des menus de macOS. Imaginez suivre la progression de votre taxi ou le score d'un match en cours directement depuis votre Mac, sans avoir à regarder votre iPhone ou sa Dynamic Island. Cette fonction, très pratique, est retirée. De même, la fonctionnalité permettant de recopier le contenu de l'iPhone sur le Mac (apparue dans macOS Sequoia) reste indisponible en Europe depuis un an, et rien n'indique qu'elle arrivera avec macOS Tahoe. Apple Intelligence, la suite de fonctions d'IA, voit aussi une de ses capacités, "Image Playground" (la création d'images), faire l'impasse sur la page de visionOS en Europe, même si elle est encore en bêta et pourrait arriver plus tard. C'est un décalage clair en termes d'expérience utilisateur. L'accès à ces innovations n'est pas le même pour tous, et les utilisateurs européens se sentent souvent lésés. La technologie évolue vite, mais pas au même rythme partout. Une situation qui divise la communauté Apple.

Y a-t-il des fonctions qui ne sont pas affectées en Europe ?

Heureusement, toutes les nouveautés ne sont pas mises de côté pour le marché européen. L'application Téléphone pour macOS, par exemple, est bien mentionnée dans la page française. Ses fonctions de filtrage d'appels et de gestion de mise en attente seront donc disponibles. Sa présence dans les bêtas de macOS 26 déjà utilisées en France n'est pas temporaire, ce qui est une bonne nouvelle. Cela montre qu'Apple ne bloque pas toutes les fonctionnalités de manière systématique, mais opère des coupes ciblées, probablement en fonction des risques réglementaires perçus. Il est essentiel de suivre les annonces officielles et les évolutions des systèmes d'exploitation, car les politiques de déploiement peuvent parfois changer. Pour l'heure, certains services fondamentaux et pratiques quotidiennes ne devraient pas être impactés. L'harmonisation complète de l'expérience Apple à travers le globe reste un défi de taille.

FAQ

Qu'est-ce que le Digital Markets Act (DMA) et comment affecte-t-il Apple ?


Le Digital Markets Act est une régulation européenne visant à ouvrir les écosystèmes numériques des grandes entreprises ("gatekeepers") pour favoriser la concurrence. Pour Apple, cela signifie potentiellement devoir partager certaines données ou ouvrir ses services à des tiers, ce que la firme cherche à éviter pour certaines fonctionnalités.

Les fonctions "Lieux visités" et "Routes préférées" seront-elles un jour disponibles en Europe ?


Pour l'instant, Apple refuse de les lancer en Europe en raison du DMA. La disponibilité future dépendra d'un éventuel accord entre Apple et la Commission européenne, ou d'une modification des règles par Apple.

Qu'en est-il de la fonction miroir de l'iPhone sur Mac en Europe ?


La fonction miroir de l'iPhone sur Mac, introduite dans macOS Sequoia, reste indisponible en Europe. Apple évoque une "incertitude réglementaire", ce qui pourrait signifier un long retard, voire un abandon définitif de cette fonctionnalité pour les utilisateurs européens.