Selon l'analyste Ming-Chi Kuo, le coût de la charnière du futur iPhone pliable serait nettement inférieur aux estimations. Cette baisse, due à une optimisation de la production menée par Foxconn, pourrait permettre à Apple de proposer son appareil à un tarif plus agressif ou d'améliorer ses marges, changeant la donne sur un marché où le prix reste un obstacle majeur.

L'iPhone pliable est l'un des secrets les mieux gardés et des projets les plus scrutés de Cupertino. Alors que le marché des smartphones à écran flexible est déjà bien installé, avec des acteurs comme Samsung en tête de file, l'arrivée d'Apple est guettée de près.

Chaque indice est analysé, et le dernier en date, rapporté par l'analyste réputé Ming-Chi Kuo, concerne un élément aussi discret que crucial : le coût de sa charnière.

Pourquoi le coût de la charnière s'effondre-t-il ?

Au cœur de tout appareil pliable se trouve une merveille d'ingénierie mécanique : la charnière. Sa complexité et sa fiabilité conditionnent non seulement l'expérience utilisateur mais aussi une part importante du coût de fabrication.

Jusqu'à présent, le marché tablait sur un coût par unité compris entre 100 et 120 dollars pour Apple. Or, les nouvelles estimations revoient ce chiffre drastiquement à la baisse.

iPhone Air

iPhone Air, un avant-goût de l'iPhone pliant ?

Ming-Chi Kuo prévoit désormais un coût de production moyen oscillant entre 70 et 80 dollars par pièce. Cette réduction substantielle, de 20 à 40 %, n'est pas à chercher dans des matériaux bas de gamme.

La clé réside dans une "optimisation de la conception de l'assemblage" et dans le poids industriel de Foxconn, qui tire les prix vers le bas grâce à sa maîtrise des processus à grande échelle.

Foxconn, chef d'orchestre d'une production optimisée

Pour sécuriser la production de cet élément central, Apple s'appuie sur une nouvelle coentreprise formée par son assembleur historique, Foxconn, et le spécialiste taïwanais des charnières, Shin Zu Shing (SZS).

Ce partenariat, dans lequel Foxconn détiendrait une participation majoritaire, aurait déjà sécurisé environ 65 % des commandes totales de charnières auprès de la firme de Cupertino.

iPhone pliant concept

Le reste de la production, soit 35 %, serait confié à l'entreprise américaine Amphenol. Cette stratégie permet à Apple non seulement de bénéficier de l'expertise de fabricants spécialisés, mais aussi de profiter de la puissance de frappe de Foxconn pour rationaliser la fabrication et faire chuter les coûts.

À l'horizon 2027, un autre géant, Luxshare-ICT, pourrait rejoindre la chaîne d'approvisionnement, introduisant encore plus de concurrence et potentiellement de nouvelles baisses de prix.

Un impact direct sur le prix de vente ou sur les marges d'Apple ?

La question reste entière : cette économie substantielle sur un composant clé influencera-t-elle la stratégie tarifaire d'Apple ? Deux scénarios sont possibles. Soit la marque à la pomme décide de répercuter cette baisse sur le prix de vente final, rendant son premier smartphone pliable plus compétitif face à une concurrence déjà bien installée. Un positionnement agressif pourrait secouer le marché.

L'autre option, plus classique pour Apple, serait de conserver cette économie pour gonfler ses marges bénéficiaires, déjà confortables. Les rumeurs initiales évoquaient un prix de vente pouvant atteindre 2 000, voire 2 500 dollars, ce qui permettrait aussi d'étirer la gamme au-delà de l'iPhone Pro Max.

Cette nouvelle donne pourrait au moins écarter les scénarios les plus pessimistes. Le lancement n'étant pas attendu avant la fin 2026, beaucoup d'éléments peuvent encore évoluer, mais cette optimisation industrielle montre qu'Apple prépare méticuleusement son entrée sur un marché où le prix reste le principal nerf de la guerre.