Les Etats-Unis ont multiplié ces dernières années les efforts de relocalisation de la production des puces électroniques. Au regard des tensions grandissantes avec la Chine, bien leur en a pris et même le fondeur taiwainais TSMC a accepté de transférer une partie de son savoir-faire.
Des sites de producton ont été installés en Arizona et le site Nikkei Asia indique que la mise en production arrive aux dernières étapes de validation. Apple sera le premier client servi et collabore déjà à la phase de pré-production de composants électroniques en évaluant la qualité des puces produites sur place avec celles fabriquées à Taiwan.
La firme californienne devrait recevoir dès ce trimestre ses premiers lots de puces Made in America qui constitueront une première dans son histoire, la production étant généralement réalisée en Asie.
L'iPhone Made in America bientôt réalité
On se souvient qu'un certain Donald Trump appelait dès 2016 Apple à relocaliser la production de ses puces aux Etats-Unis, idée qui semblait assez folle à l'époque au regard des coûts supplémentaires mais qui est maintenant vue d'un autre oeil alors que les tensions avec la Chine vont grandissant.
TSMC s'était laissé convaincre de bâtir des sites de production en Arizona, aidé dans sa réflexion par des incitations financières, et la production de masse est désormais imminente, d'abord pour Apple puis vraisemblablement pour Nvidia et AMD.
Seule concession, la production de puces n'engagera pas les techniques de gravure les plus fines qui restent un enjeu stratégique maintenu à Taiwan, mais elles seront tout de même assez avancées, avec de la gravure en 3 nm, pour produire des processeurs Apple A16 Bionic pour les iPhone 15 et iPhone 15 Plus et des composants Apple S9 pour la montre connectée Apple Watch Ultra 2.
La relocalisation de la production de puces, nouvel enjeu stratégique
Taiwan reste sous la menace d'un regroupement forcé avec la Chine qui considère ce territoire comme sien et en réclame le retour et les Etats-Unis ont lancé avec le CHIPS Act un effort de relocalisation des moyens de production de puces doté de plus de 40 milliards de dollars de financement public.
L'Europe tente de faire de même avec son propre CHIPS Act de 44 milliards d'euros mais les déboires d'Intel, en perte de vitesse en attendant de parvenir à lancer son activité de fonderie pour des entreprises extérieures, ont reporté plusieurs projets d'implantation, tandis que TSMC n'en est encore qu'aux étapes préliminaires d'installation d'un site européen, toujours en Allemagne.