Apple a démarré la production et la livraison de serveurs pour l'intelligence artificielle depuis sa nouvelle usine de Houston. Cette accélération, initialement prévue pour 2026, s'inscrit dans l'engagement de 600 milliards de dollars de la firme aux États-Unis et répond à l'appel de l'administration Trump pour une relocalisation de la production stratégique.
Le géant de la tech a confirmé le début des livraisons de serveurs avancés, assemblés sur le sol américain. Ces machines, cruciales pour les services comme Apple Intelligence et Private Cloud Compute, étaient jusqu'alors fabriquées à l'étranger. Ce mouvement stratégique s'inscrit dans un contexte plus large de pression politique visant à renforcer la base industrielle nationale.
Un calendrier bousculé par des enjeux politiques ?
L'engagement d'Apple à investir 600 milliards de dollars aux États-Unis n'est pas nouveau. C'est la rapidité d'exécution du projet de Houston qui surprend.
Annoncée en février pour une mise en service en 2026, l'usine de 23 000 mètres carrés a été mise en route avec une célérité remarquable. Cette accélération serait, selon plusieurs observateurs, une réponse directe à l'insistance de l'administration Trump, qui a exhorté les entreprises à concrétiser rapidement leurs promesses de rapatriement industriel.
Le directeur des opérations d'Apple, Sabih Khan, a d'ailleurs salué le travail "incroyable" des équipes pour rendre l'usine opérationnelle en avance sur les prévisions.
Au-delà du symbole, une infrastructure stratégique pour l'IA
Ces serveurs "made in USA" ne sont pas de simples produits d'assemblage. Ils constituent le cœur névralgique de l'écosystème d'intelligence artificielle d'Apple, notamment pour son service Private Cloud Compute.
Ce système vise à combiner la puissance du cloud avec une architecture de sécurité présentée comme la plus avancée jamais déployée à grande échelle pour le cloud computing IA.
En internalisant la production de cette infrastructure critique, Apple sécurise sa chaîne d'approvisionnement et renforce son contrôle sur des composants essentiels.
Ces serveurs, conçus en interne, sont également optimisés pour être particulièrement économes en énergie, un atout pour les datacenters de la marque fonctionnant déjà à 100% sur énergies renouvelables.
L'effet domino de la relocalisation
Ce projet est une pièce du puzzle de la stratégie American Manufacturing Program d'Apple. La société a déjà relocalisé la production du verre Corning pour ses iPhones et Apple Watches et multiplie les investissements locaux, comme avec le Houston City College pour le recrutement de talents.
Cette initiative texane, qui devrait créer des milliers d'emplois, illustre une tendance plus large où les considérations de sécurité et les pressions politiques poussent les géants de la tech à revoir leur dépendance à l'égard de la production asiatique.
La grande question demeure : cette dynamique s'étendra-t-elle à des produits aussi complexes et emblématiques que l'iPhone ? Un défi logistique et financier d'une tout autre ampleur se dessine à l'horizon.