Après de multiples rappels à l'ordre et des sanctions financières pour leurs débordements, les chaînes C8 et NRJ12 du groupe Bolloré n'ont pas obtenu le renouvellement de leurs fréquences sur la TNT en juillet dernier.
L'Arcom, régulateur du secteur, a ainsi mis sa menace à exécution après plusieurs rappels à l'ordre, notamment après les agissements de l'animateur vedette Cyril Hanouna dans ses diverses émissions
La chaîne d'information CNews, elle aussi du groupe Bolloré et également sanctionnée à plusieurs reprises, a évité le couperet de l'Autorité de régulation et sauvé sa fréquence.
C8 et NRJ12 se rebiffent
Mais les deux chaînes, qui seront en principe remplacées par les projets OF TV (groupe Ouest France) et RéelsTV (CMI France), n'ont pas dit leur dernier mot. C8 et NRJ12 ont en effet décidé de contester leur mise à l'écart par l'Arcom en saisissant le Conseil d'Etat en référé-suspension pour "obtenir respectivement, la suspension puis l'annulation de la mesure de présélection de l'Arcom".
C8, en particulier, estime que la décision de l'Arcom est surtout motivée par les "manquements" de l'émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna pour laquelle des sanctions ont été appliquées.
Ecarter la chaîne du renouvellement des fréquences constitue une double punition non justifiée selon elle, d'autant plus que des engagements, en plus du choix d'abandonner le direct pour un différé de l'émission déjà en place, auraient pu normaliser la situation.
L'Arcom avait pourtant regretté que chaque dérapage était accompagné de promesses de la chaîne de ne plus recommencer, sans succès, d'où le décision de frapper fort.
Un climat d'hostilité contre la chaîne ?
La chaîne C8 critique également l'interprétation de l'Arcom sur la notion d'intérêt du public mise en avant pour le choix des chaînes et la mise à l'écart de C8. Elle assure remplir et même aller au-delà des obligations générales, que ce soit en accessibilité, financement des oeuvres audiovisuelles ou diffusion de programmes inédits.
Elle regrette le "climat d'hostilité" qui semble régner contre elle et ses émissions au sein du collège de l'Arcom, et qui conduirait à un "manque d'objectivité et d'impartialité".
Enfin, C8 met en avant l'argument de la nécessité de prendre toutes les mesures, et donc celle de la saisie du Conseil d'Etat, pour sauver l'entreprise et ses 300 salariés : "des emplois sont en jeu, un écosystème tout entier se trouve menacé", indique-t-elle dans son communiqué.
Les chaînes C8 comme NRJ 12 jouent leur survie sur la TNT mais, même sans cet accès, les deux chaînes pourraient se maintenir sur d'autres canaux, dont ceux des box internet et des TV connectées.