La lutte contre le piratage sportif s'intensifie. L'Arcom (Autorité de régulation de la communication) vient de transmettre à Google une liste massive de noms de domaine à neutraliser.

Cette fois ce sont pas moins de 650 URL qui sont concernées, représentant au minimum 326 sites distincts. Des services IPTV pirates et des adresses comme f1livestream.xyz sont visés. Cette vague de blocage est la conséquence directe d'actions en justice menées par Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP).

Comment Canal+ et la LFP ont-ils initié cette vague ?

Cette offensive massive s'appuie sur plusieurs jugements récents obtenus par Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP). Le 7 mai 2025, la chaîne cryptée a fait déréférencer des sites piratant le MotoGP. Le 18 juillet, elle a réitéré pour la Formule 1.

La LFP a suivi le 18 septembre, obtenant de Google et Microsoft Bing le déréférencement de 34 sites pour protéger les championnats de Ligue 1 et Ligue 2.

Pourquoi la loi de 2021 change-t-elle la donne ?

Le passage de quelques dizaines à plus de 300 sites s'explique par la loi du 25 octobre 2021. Ce texte est crucial. Il confie à l'Arcom le traitement des "sites de contournement" (sites miroirs) qui reprennent les flux des sites déjà bloqués.

Avant, il fallait retourner devant un juge, une procédure longue et coûteuse. Aujourd'hui, les ayants droit (Canal+, LFP) signalent les nouvelles adresses à l'Arcom, qui, après vérification, étend les mesures de blocage. C'est un "service après-vente judiciaire" ultra-rapide.

Qui est concerné par ce blocage du streaming ?

Le champ d'application de la loi de 2021 est volontairement large : il vise “toute personne susceptible de contribuer” à remédier aux retransmissions illicites de streaming. Cela ne concerne pas seulement les moteurs de recherche comme Google ou Bing.

Sont aussi dans la boucle les fournisseurs d'accès (Orange, SFR, Free, Bouygues), les gestionnaires de DNS alternatifs (CloudFlare, Quad9) et même les fournisseurs de VPN (NordVPN, Proton, Cyberghost). Près de 80 adresses de la nouvelle liste avaient déjà été envoyées aux VPN lors d'une vague précédente.

Foire Aux Questions (FAQ)

Combien de sites sont exactement visés ?

L'Arcom a transmis 650 URL à Google. Après suppression des doublons, cela concerne au minimum 326 sites pirates distincts, incluant de nombreux services IPTV.

Qu'est-ce qu'un site de contournement ?

C'est un "site miroir". Quand un site pirate est bloqué à une adresse, un autre réapparaît presque aussitôt avec une nouvelle URL mais reprenant le même flux vidéo illégal. La loi de 2021 permet de bloquer ces nouveaux sites miroirs très rapidement, sans repasser devant un juge.

Google est-il le seul concerné ?

Non. L'injonction de blocage ou de déréférencement s'applique à tous les intermédiaires techniques : Google et Bing (moteurs de recherche), les FAI (Orange, Free...), mais aussi les gestionnaires de DNS comme CloudFlare et les fournisseurs de VPN.