Tous les passionnés d'impression 3D multicouleur connaissent ce fléau : le "poop".

Ces petits tas de plastique extrudés à l'arrière de l'imprimante lors d'un changement de couleur, qui finissent parfois par peser plus lourd que l'objet final. C'est un gaspillage économique et écologique majeur.

Deux ans après avoir secoué le marché, le constructeur chinois revient avec une solution radicale : ne plus nettoyer la buse, mais la changer purement et simplement à la volée.

Comment fonctionne ce système "Vortek" ?

L'idée de Bambu Lab est d'une efficacité redoutable : remplacer la purge par un échange physique. La machine dispose d'une buse fixe et d'un barillet de 6 têtes interchangeables légères (10g).

Lorsqu'il faut changer de matériau, l'imprimante décroche la tête active et en clipse une nouvelle sans fil ni contact mécanique complexe.

Le tour de force réside dans le chauffage par induction. La nouvelle tête monte à température opérationnelle en seulement 8 secondes, rendant le processus plus rapide que n'importe quelle purge traditionnelle.

Est-ce vraiment la fin des déchets plastiques ?

Oui, mais sous certaines conditions strictes. Dans le monde de l'impression 3D, le zéro déchet reste un Graal. Avec la H2C, vous pouvez imprimer jusqu'à 7 couleurs simultanément (6 têtes + 1 fixe) sans générer le moindre gramme de déchet de purge.

Si vous connectez le système AMS 2 Pro, la machine peut gérer jusqu'à 24 filaments. Cependant, au-delà de 7 couleurs, le système devra inévitablement repasser par une phase de purge partielle pour nettoyer les têtes partagées.

À qui s'adresse cette machine de guerre ?

Avec un ticket d'entrée à 2249 €, la H2C ne vise pas le débutant qui veut imprimer des figurines le dimanche. C'est une machine taillée pour la production multicouleur intensive et les matériaux techniques.

Elle intègre une chambre chauffée activement à 65°C, un système de filtration d'air et une surveillance par caméras (dont une macro sur la buse) pour détecter les échecs.

Elle concurrence directement des solutions comme la Prusa XL, mais avec l'approche "jardin fermé" et ultra-automatisé propre à la marque, incluant une mémoire dans chaque tête pour éviter les erreurs de configuration.

Foire Aux Questions (FAQ)

Peut-on transformer une ancienne imprimante en H2C ?

Techniquement, oui, c'est possible pour les modèles H2D ou H2S récents. Cependant, Bambu Lab le déconseille fortement. La mise à niveau demande des compétences mécaniques avancées, plusieurs heures de travail et une configuration complexe. Il est plus rentable d'acheter la machine complète.

Combien de temps prend le changement de tête ?

Le processus est extrêmement rapide grâce au chauffage par induction. La tête atteint sa température de travail en 8 secondes, ce qui permet d'enchaîner les changements bien plus vite qu'une purge classique qui nécessite de chauffer, pousser le plastique et refroidir.

Quels matériaux peut-elle imprimer ?

Presque tout. Avec une buse montant à 350°C, un plateau à 120°C et une chambre chauffée, elle gère le PLA, le PETG, mais aussi l'ABS, le Nylon (PA), le PC et les filaments chargés carbone sans risque de décollement (warping).