Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. La mission CFT (Crew Flight Test) qui doit permettre pour la première fois deux astronautes vers l'ISS par l'intermédiaire de la capsule spatiale CST-100 de Boeing, déjà repoussée du 7 au 17 mai, fait l'objet d'un nouveau report.

La mission n'avait pu décoller début mai à cause d'un problème identifié sur le lanceur lourd Atlas V d'ULA (United Launch Alliance). Un bruit anormal de vibration sur une valve de transfert d'oxygène liquide avait conduit à une inspection et à la décision de la remplacer, ce qui a nécessité plusieurs jours d'intervention.

Du 7 mai, la date de lancement de la mission CFT a été décalée au 17 mai mais cette nouvelle fenêtre ne pourra finalement pas non plus être tenue. Alors que le remplacement de la valve défectueuse a été réalisé avec succès, un autre souci est apparu, cette fois sur la navette spatiale elle-même.

Après le lanceur, la capsule elle-même

Une fuite d'hélium a été détectée sur le module de service de la capsule et va devoir à son tour faire l'objet d'une inspection, ce qui décale la fenêtre de la mission au 21 mai au mieux.

Les deux astronautes qui doivent embarquer à bord de la capsule Starliner, Butch Wilmore et Suni Williams, sont restés au Texas et ne prendront la route de la Floride, où se situe le pas de tir, que dans quelques jours.

Le destin de Starliner est décidément compliqué. Après plusieurs années de report et une mission de jonction avec la Station spatiale internationale (ISS) qui s'est jouée en deux temps, le premier essai n'ayant pas permis d'atteindre l'orbite, la mission CFT devant emmener les deux astronautes est cruciale pour sa certification en temps que véhicule spatial d'acheminement d'astronautes utilisable par la NASA.

En attendant, SpaceX profite de sa position avantageuse

La firme SpaceX a obtenu ces certifications depuis plusieurs années et réalise régulièrement des missions de transport vers l'ISS grâce à ses capsules Dragon ou Crew Dragon, ce qui a donné l'occasion à Elon Musk d'envoyer une petite pique à son concurrent en rappelant que ses propres capsules spatiales sont fonctionnelles depuis quatre ans.

La NASA souhaite disposer d'au moins deux capsules spatiales différentes pour gérer les opérations de transfert de matériel et de personnel à bord de l'ISS afin de minimiser les risques.

Se retrouver seule en piste a été jusqu'à présent une excellente affaire pour SpaceX qui peut ainsi engranger les contrats avec la NASA et renforcer ses partenariats autour de différents projets stratégiques, comme le programme Artemis de retour des humains sur la Lune.

Source : AFP