L'annonce était attendue par les constructeurs comme par les consommateurs. Mercredi matin, lors d'une intervention sur France Inter, le ministre de l'Économie Roland Lescure a levé le voile sur l'avenir du principal dispositif de soutien à la mobilité électrique en France.
Loin de s'éteindre, le bonus automobile va connaître une nouvelle jeunesse, avec un montant porté à un niveau inédit pour les véhicules produits sur le sol européen.
Une aide revalorisée à 5700 euros sous conditions
Pour soutenir le secteur et la transition vers l'électrique, le bonus écologique sera prolongé en 2026 et son plafond sera relevé. "Si vous achetez un véhicule électrique fait en France, fait en Europe, vous avez jusqu’à 5700 euros de primes", a précisé le ministre.
Cette augmentation substantielle vise à accompagner ce que le gouvernement nomme "l'électrification des usages". L'objectif est double : encourager les ménages à franchir le pas de l'électrique et garantir que cet effort financier bénéficie en priorité à l'industrie locale. Le message envoyé est donc celui d'un soutien continu, mais de plus en plus ciblé.
Un historique de réajustements constants
Cette nouvelle mouture s'inscrit dans une logique d'ajustements successifs, pensée pour piloter la transition du secteur automobile. Le dispositif a en effet connu de nombreuses évolutions, notamment depuis le 1er juillet 2025, où il a été refondu sous le nom de "Prime coup de pouce véhicules particuliers électriques".
L'aide s'élevait alors à 4200 euros pour les foyers les plus modestes et 3100 euros pour les autres. Plus récemment, le 1er octobre 2025, une prime complémentaire de 1000 euros avait été ajoutée pour les véhicules dotés d'une batterie d'origine européenne, portant le total possible à 5200 euros.
L'augmentation à 5700 euros représente donc une marche supplémentaire significative dans cette stratégie d'incitation.
Le "Made in Europe" comme boussole stratégique
Derrière ces chiffres se dessine une stratégie industrielle affirmée. Pour être pleinement éligible, un véhicule doit obtenir un score environnemental minimal, qui évalue son impact de la fabrication à l'usage sur la route. Ce mécanisme a été conçu pour favoriser les circuits courts et les productions moins carbonées.
Roland Lescure n'a pas manqué de citer un exemple emblématique pour illustrer ce cap : "Aujourd'hui, le véhicule électrique le plus vendu en France, c’est une Renault 5 faite à Douai. Soyons-en fiers".
En conditionnant l'aide maximale à une production européenne, le gouvernement entend clairement protéger sa filière et investir dans une électricité décarbonée et produite localement.
Cette montée en puissance du bonus écologique soulève désormais la question de la capacité de la filière européenne à répondre à une demande potentiellement stimulée, tout en maintenant des prix compétitifs. Les détails précis de l'application et les critères d'éligibilité pour 2026 seront sans doute scrutés de près dans les mois à venir.