Il y a eu le bouclier spatial de Ronald Reagan pour se protéger des missiles russes, il y a le dôme de fer israélien bloquant les attaques de roquettes et il y aura peut-être un Golden Dome sous l'ère Trump.
Le nouveau président des Etats-Unis a annoncé son intention de faire développer un système de protection du sol américain depuis l'espace pour surveiller et détruire les menaces, qu'il s'agisse de missiles intercontinentaux ou des nouveaux missiles et planeurs hypersoniques.
Pour cela, il faut avoir un oeil aiguisé pour détecter rapidement les menaces et des moyens de réaction rapides pour les neutraliser. Le cabinet conseil Booz Allen Hamilton propose déjà un premier concept de système de détection et de destruction des menaces sous la forme d'une constellation de satellites Brilliant Swarms.
La constellation LEO qui veille et se transforme en munitions spatiales
Il apporte ainsi la vision d'un ensemble allant jusqu'à 2000 petits satellites en orbite basse coordonnés par intelligence artificielle qui leur apporterait une autonomie de réponse, communiquant entre eux et biberonnés au machine learning pour détecter dans les plus brefs délais toute menace émergente et y répondre.
Là où d'autres solutions exploitent un intercepteur tiré depuis le sol, la constellation Brilliant Swarms pourrait apporter une réponse multiple (multi-shot) de missiles pouvant agir dès la phase d'ascension ou durant le vol de croisière d'un engin hostile.
Le cabinet conseil mixe des concepts à la mode : constellation LEO, IA autonome, communication synchronisée, surveillance et riposte spatiale...et joue sur un double rôle attribué aux satellites.
Il revendique également un coût moindre par rapport aux systèmes existants, de l'ordre de 25 milliards de dollars pour 2000 satellites mais modulable en fonction de la densité de la consultation, loin des 65 milliards de dollars des systèmes de défense anti-missiles actuels.
Booz Allen justifie ces coûts moindres en mettant en avant l'évolution du secteur aérospatial et la baisse des coûts nécessaires pour placer en orbite des centaines de petits satellites.
Le projet repose sur un ensemble de 1000 à 2000 satellites positionnés en 300 et 600 kilomètres d'altitude. Les satellites eux-mêmes ne pèseraient que 40 à 80 Kg, ce qui permettrait de les mettre en orbite par grappes d'une centaine à la fois.
Un projet qui veut répondre aux critères du Golden Dome de Trump
Les satellites pourraient jouer un rôle à la fois de détecteur et d'intercepteur cinétique contre diverses menaces, sans charge explosive embarquée. L'IA de la constellation peut alors choisir les satellites à sacrifier et les coordonner en fonction de la trajectoire de l'objet à atteindre et la vitesse de redescente dans l'atmosphère suffirait à en faire un projectile destructeur.
Les satellites ont un rôle grandissant dans la protection anti-missile
Booz Allen indique être en mesure de démontrer les capacités d'une interception d'ici trois ans pour un déploiement qui pourrait se jouer en 5 à 7 ans. La constellation pourrait répondre à certaines des intentions du Golden Dome en matière de réponse à des menaces de type drones et missiles ou planeurs hypersoniques.
Le cabinet conseil n'a pas de capacités de production propres mais dispose de partenaires industriels et de startups sur lesquels s'appuyer s'il obtenait le feu vert pour ce contrat.
Toutefois, le gouvernement Trump ne sera pas facile à convaincre alors qu'il taille à la tronçonneuse dans les dépenses et notamment dans les contrats avec les cabinets d'études et autres think tanks intéressés...dont ceux de Booz Allen.