Deux câbles sous-marins chargés d'acheminer des communications ont été coupés en mer Baltique à quelques heures d'intervalle ces derniers jours, faisant renaître les craintes de dégradation de ces infrastructures stratégiques mais fragiles.

Rapidement, un navire suspect, présent sur les lieux au moment des ruptures des câbles, a été identifié. Le vraquier chinois Yi Peng 3, parti d'un port russe, a fait l'objet d'une investigation face à ce que certains gouvernements européens ont qualifié de "sabotage", rejetant a priori la thèse de l'accident.

Selon les premiers éléments, le navire en question aurait laissé traîné son ancre sur plus de 160 kilomètres, labourant le fond marin et sectionnant les câbles au passage.

Accident ou sabotage ?

Le navire ne s'est-il vraiment pas aperçu qu'il traînait son ancre sur une telle distance ? Les autorités suédoises, soutenues par d'autres pays, aimeraient en savoir plus et ont demandé à ce que le navire soit déplacé dans leurs eaux territoriales, alors qu'il a stoppé dans des eaux internationales por le moment.

Cable internet sous-marin

Des contacts ont été pris avec le navire et les autorités chinoises pour tenter d'obtenir leur coopération et de faire la lumière sur cet incident.

Les dommages ont quant à eux été rapidement circonscrits. Les communications interrompues ont été redirigées sur d'autres câbles et les deux câbles sous-marins, C-Lion1 liant la Finlande à l'Allemagne et Arelion entre la Suède et la Lituanie, ont été déjà été réparés.

Etait-ce un test ?

Leur dégradation n'a pas entraîné de perturbation sensible de l'accès à Internet pour ces pays mais l'action a pu servir de terrain d'essai pour évaluer la réaction des pays incriminés et du bloc Europe.

Fibre-Optique

Pour l'heure, personne n'accuse personne et le Yi Peng 3 d'origine chinoise pourrait tout aussi cacher une opération russe de protestation contre l'exercice de l'OTAN mené près de sa frontière avec la Finlande.

Un autre navire chinois avait déjà laissé traîner son ancre l'an dernier, faisant également des dégâts sur des infrastructures sous-marines. Pour ce nouvel incident, il sera peut-être possible d'y voir plus clair si la Suède obtient la possibilité de monter à bord du vraquier mais même ainsi, il sera sans doute difficile de disposer d'éléments concrets permettant d'identifier précisément un coupable.

Source : La Tribune / AFP