Parmi les pathologies et affections touchant la santé humaine, le cancer devient aujourd’hui l’un des principaux défis de santé publique à l’échelle mondiale et fait l'objet de nombreuses recherches pour en identifier les mécanismes multiples et imaginer des moyens de lutte.

Malgré des progrès majeurs dans les traitements et la prévention, les données du rapport « Global Burden of Disease » relayées dans la revue The Lancet dressent un constat alarmant : le nombre de morts du cancer risque d’exploser d’ici à 2050.

Les chiffres sont sans appel : on s’attend à 30,5 millions de nouveaux cas et 18,5 millions de décès dans le monde à cette date, soit une hausse de 75 % par rapport à 2024 ou 2023.

Les causes de l’augmentation des cas de cancer dans le monde

Le premier facteur est démographique. La croissance de la population et le vieillissement global expliquent l’essentiel de ce phénomène. Selon les estimations, en moins de trente ans, la population mondiale comptera bien plus de personnes âgées, plus exposées au risque de développer un cancer.

La proportion de nouveaux cas de cancer devrait croître de 61 % en 25 ans, passant de 18,5 millions en 2023 à plus de 30 millions en 2050. Le nombre de morts liées au cancer devrait suivre une trajectoire similaire, avec une augmentation impressionnante, en particulier dans les pays à bas et moyens revenus.

Les cancers les plus meurtriers : une liste stable, des disparités marquées

Parmi les différents types de cancers recensés, certains s’avèrent particulièrement redoutables : trachée, bronches et poumons détiennent le triste record du nombre de morts, loin devant le cancer du sein qui demeure le plus diagnostiqué.

Sur le plan mondial, la répartition n’est pas uniforme : les pays à faible revenu enregistrent la majorité des décès, soulignant les inégalités persistantes dans l’accès aux soins et aux traitements.

Les femmes sont plus fortement touchées par certains cancers (sein, col de l’utérus), tandis que les hommes sont exposés au cancer du poumon ou du côlon. Les régions du monde les plus défavorisées paient un lourd tribut, avec deux tiers des décès attendus dans des pays à revenus modestes.

Facteurs de risque : le poids du tabac, de l’alcool et du mode de vie

Le rapport insiste sur le rôle des facteurs de risque modifiables : le tabagisme reste la cause principale de 16 types de cancers dans le monde, suivi par la consommation excessive d’alcool, une alimentation déséquilibrée et une faible activité physique. À ces risques, se rajoute une glycémie élevée, dont l’incidence s’accroît avec le vieillissement de la population.

Les chercheurs révèlent que plus de 41 % des décès sont directement liés à ces facteurs, ouvrant des pistes pour une politique de prévention plus efficace. Les leviers d’action sont connus : meilleure information sur les dangers, vaccination pour certains cancers comme celui du col de l’utérus, programmes de dépistage ciblé.

La prévention reste indispensable

La prévention seule ne suffit pas : il faut agir sur plusieurs fronts simultanément pour espérer réduire la courbe, d’autant que l’incertitude subsiste sur l’évolution réelle du nombre de cas et de décès. La pandémie de Covid-19 et les conflits mondiaux n’ont pas encore été pleinement intégrés dans les modèles, ce qui ajoute un flou important.

Les experts militent pour un renforcement des financements en faveur de la lutte contre le cancer et des dispositifs de dépistage précoce, afin de limiter les disparités et d’éviter que l’avenir du cancer ne s’alourdisse davantage.

Face à cette réalité, la mobilisation collective et la volonté politique sont indispensables pour affronter un fléau mondial en plein essor.