Après avoir décollé début mai, la mission chinoise Chang'e-6 a réussi à se poser sur la face cachée de la Lune et à récolter des échantillons de sol qui doivent être ramenés vers la Terre pour les étudier.
Elle a déjà réussi à faire la jonction avec le véhicule de retour en orbite et se dirige désormais vers la Terre qu'elle doit rejoindre dans une dizaine de jours. Si la réussite de cette mission serait une première mondiale et peut donner accès à des échantillons jamais analysés jusqu'à présent, le véhicule spatial disposait également de plusieurs instruments scientifiques mis à contribution durant les 48 heures de présence à la surface de la face cachée.
Chang'e-6 à l'oeuvre pour collecter des échantillons
L'un d'entre eux, NILS (Negative Ions at the Lunar Surface), est un outil fourni par l'Agence spatiale européenne (ESA), et il a pu fonctionner durant la collecte des échantillons.
Les ions négatifs lunaires se dévoilent
Il a permis de confirmer la présence d'ions négatifs à proximité directe de la surface lunaire. Leur formation est liée aux interactions entre le régolithe lunaire et les vents solaires, provoquant une ionisation qui produit des ions négatifs et positifs.
La face cachée de la lune vue par Chang'e-6
Si les ions positifs avaient déjà pu être détectés depuis des sondes en orbite lunaire, ce n'est pas le cas des ions négatifs, à faible durée de vie, qui ne peuvent être observés qu'avec des instruments à proximité du sol.
L'instrument NILS de Chang'e-6 a pu fonctionner pendant trois heures, soit trois fois l'intervalle de temps initialement prévu, et l'ESA est en mesure de confirmer que les données font bien état de la présence d'ions négatifs. Et c'est donc une première car ils n'avaient jamais été détectés jusqu'à présent.
Mieux comprendre l'environnement lunaire
Ces premières données vont permettre de mieux caractériser l'environnement lunaire mais aussi celui des corps célestes sans atmosphère (ou extrêmement ténue comme l'exosphère lunaire).
Le bon fonctionnement de NILS a été un défi en soi puisqu'il a fallu le faire fonctionner pendant de courtes périodes à plein régime entrecoupées de longues phases de refroidissement qui ont permis de le maintenir dans les limites thermiques fixées.
L'ESA participera à la phase de suivi du vaisseau Chang'e-6 porteur des échantillons lunaires à son retour sur Terre vers le 25 juin via l'observatoire de Maspalomas (Espagne).