Les valeurs de températures moyennes de surface avaient été exceptionnelles en 2023 et elles le sont encore plus en 2024, au point d'en faire probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis les suivis réguliers il y a plus de cent ans.

Elle serait aussi la plus chaude observée depuis 125 000 ans, d'après les données indirectes tels que les carottes de glace dans les régions polaires et l'observation des cercles concentriques de croissance des troncs d'arbre.

L'année qui s'achève pourrait être ainsi la première à dépasser le seuil de 1,5 degré de réchauffement climatique par rapport à l'ère pré-industrielle, une limite que la COP21 de Paris voulait ne pas dépasser sous peine de conséquences climatiques lourdes.

2024, anomalie statistique ou entrée de plain-pied dans le déréglement climatique

Pour l'observatoire européen du changement climatique Copernicus, 2024 pourrait bien se situer près de 1,6 degré au-dessus des valeurs moyennes, ouvrant la voie à des catastrophes naturelles de grande ampleur toujours plus intenses et fréquentes.

L'Europe est particulièrement concernée puisque le réchauffement climatique s'y exprime plus fortement qu'ailleurs : les hausses de température constatées sont deux fois plus haute que la moyenne mondiale.

changement climatique France CNRS

Estimation du réchauffement climatique en France (source : CNRS)

Le dérèglement climatique ne s'exprime pas de la même façon partout. Au sud, les sécheresses s'accentuent en intensité et en durée tandis qu'au nord, pluies et inondations sont plus fréquentes.

Mais l'inquiétude des scientifiques relayée par le média Axios est que le réchauffement climatique semble aggraver ses effets plus rapidement que ce que prévoient les modèles théoriques.

Un réchauffement climatique pas complètement compris

Ce qui pourrait vouloir dire que ses effets climatiques violents et les conséquences sur les populations risquent aussi de se manifester plus vite. Certains phénomènes ne seraient pas suffisamment pris en compte ou des effets synergiques inattendus ont pu émerger.

PIK limites planétaires Terre

Les limites planétaires s'effondrent...avec des effets d'emballement ?
(source : PIK)

Récemment, la question de la diminution de la couverture nuageuse observée ces dernières années fait l'objet d'une réévaluation de son rôle dans le changement climatique et la hausse des températures moyennes en laissant l'énergie solaire atteindre plus directement le sol et la mer.

Selon Axios, les scientifiques analysant les données climatiques de la NASA sur 2023 et 2024 reconnaissent majoritairement qu'une partie de la compréhension des phénomènes en cours pour expliquer le réchauffement anormal étalé sur les deux années leur échappe et que des travaux complémentaires sont nécessaires.

Source : Axios