Le robot conversationnel ChatGPT fait beaucoup parler de lui en étant capable de répondre aux questions les plus diverses et de manipuler les informations pour les restituer sous forme synthétique ou générer du texte comme du code.

Ces capacités sont permises par l'entraînement reçu à partir de contenus récupérés sur Internet et via les requêtes émises par les millions de personnes l'utilisant, ce qui en retour va affiner ses réponses et sa pertinence.

Ce mode de fonctionnement des intelligences artificielles génératives n'est pas sans poser de questions sur le droit d'auteur et l'utilisation des données personnelles sans avoir forcément le consentement des ayants droit.

L'Italie a ainsi décidé de bloquer temporairement l'utilisation de ChatGPT au nom du RGPD (réglement européen sur la protection des données) et demandé à son créateur OpenAI d'éclaircir certains points, de l'âge de consentement pour utiliser le service à la traçabilité des données personnelles.

Premières plaintes auprès de la CNIL

La position italienne est observée par les autres régulateurs et pourrait donner lieu à des mesures similaires ailleurs. En France, il n'est pas encore question de blocage mais la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a déjà reçu cette semaine deux plaintes contre ChatGPT, indique l'AFP.

intelligence artificielle

Dans la première, l'avocate Zoé Vilain, spécialisée dans le droit numérique, interpelle la CNIL sur l'absence de conditions générales d'utilisation et de politique de confidentialité dans le cadre de l'utilisation de ChatGPT et veut connaître l'étendue des informations personnelles récupérées par OpenAI.

Dans l'autre, initiée par le développeur David Libeau, il est aussi question d'informations personnelles et de la façon dont ChatGPT les a obtenues et les exploite.

RGPD, y es-tu ?

Comme en Italie, la question du respect du RGPD se pose au regard de la récupération d'informations personnelles récupérées sur le Web et de leur utilisation problématique, notamment lorsque l'IA les exploite de façon erronée ou mensongère.

Ces problématiques prennent des proportions grandissantes, passée la fascination de la découverte des IA génératives et de leurs capacités de création. Ces dernières restent étroitement liées aux contenus avec lesquels elles ont été entraînées, au risque de reprendre et transformer des éléments soumis à droit d'auteur.

Avec la qualité grandissante des résultats obtenus, il devient de plus en plus difficile de discerner le vrai du faux, créant un risque de désinformation massive, sans compter les hallucinations des IA qui énoncent avec assurance des affirmations erronées.

Source : Le Monde