Le robot conversationnel ChatGPT a passionné le public depuis sa mise à disposition fin 2022 par la startup OpenAI, déclenchant une frénésie de lancements d'intelligences artificielles similaires chez les grands groupes high-tech.

Ce qui restait à l'étude dans les laboratoires sort désormais en version plus ou moins grand public, de crainte de rester en arrière et tant pis pour les conséquences inattendues, voire pour la menace potentielle pour l'humanité.

Un groupe d'experts en IA s'en inquiète et demande une pause de six mois dans le développement des intelligences artificielles avancées pour créer un cadre protecteur et s'assurer que les développements restent sous contrôle.

Si un arrêt temporaire des travaux sur les IA relève du voeu pieux, il n'en ouvre pas moins le débat sur les risques (et les responsabilités) liés aux activités IA. Face à ces problématiques, OpenAI porte juste une responsabilité particulière en poussant toujours plus avant son robot conversationnel.

GPT-5, entre hype et réalité

Lancé avec le modèle de langage GPT-3.5, il a été optimisé il y a peu en version GPT-4 lui apportant plus de pertinence et de finesse dans sa capacité à proposer des réponses aux requêtes.

chatgpt-plus

C'est valable dans tous les usages, qu'ils soient positifs ou négatifs, et il n'a pas fallu longtemps pour s'apercevoir que ChatGPT, tout en étant plus performant, était aussi meilleur en désinformation et en création toxique, comme la génération de malwares.

Alors qu'il se murmure que l'évolution suivante GPT-5 est en approche et améliorera encore les performances au point de se rapprocher d'une intelligence artificielle générale, le CEO d'OpenAI Sam Altman a fait quelques mises au point.

GPT-5, un épouvantail cachant la forêt ?

Il a d'abord indiqué qu'OpenAI n'en était pas encore au point d'entraîner GPT-5 en vue de son lancement, un argument qui avait été avancé dans un brouillon de la lettre ouverte et a contribué au sentiment d'une trop grande rapidité des développements IA sans réflexion sur les conséquences.

"Nous ne sommes pas en train de le faire et nous le ferons pas avant un certain temps", souligne-t-il. Car avant même de lancer une nouvelle version de GPT, il y a d'abord du travail d'amélioration à faire pour GPT-4 (l'actuelle version utilisée par ChatGPT).

Comme le note le site The Verge, le commentaire de Sam Altman ne donne en fait pas beaucoup d'indications sur les projets d'OpenAI et sa réponse aux défis de la sécurisation des IA.

Si GPT-5 n'est pas encore à l'ordre du jour, rien ne l'empêche de préparer une version GPT-4.5 qui dopera les capacités du robot conversationnel sans pour autant forcément prendre en compte les critiques sur le développement rapide et sans contrôle des IA.

Après tout, ce n'est qu'une question de numérotation et pas de démonstration des capacités réelles des intelligence artificielles. Or c'est bien ce point qui est au coeur des inquiétudes actuelles.

Source : The Verge