La course à la Lune n'est plus seulement une affaire de fusées et d'astronautes, mais aussi de robots. La Chine vient de le prouver de manière spectaculaire en testant deux prototypes de chiens-robots quadrupèdes dans un environnement terrestre imitant les rudes conditions de la Lune.
Développés par des chercheurs de l'Université de Pékin, ces éclaireurs d'un nouveau genre ont une mission bien précise : explorer les cavités souterraines de notre satellite pour préparer le terrain à l'installation des premières bases humaines.
Pourquoi tester des robots dans des grottes sur Terre ?
L'idée peut sembler étrange, mais le choix du site d'entraînement n'a rien d'un hasard. Les essais se sont déroulés dans une grotte de lave près du lac Jingbo, dans le nord de la Chine, dont la géologie est très similaire à celle des tubes de lave que l'on pense trouver sous la surface lunaire. Ces vastes tunnels, formés par d'anciennes coulées volcaniques, sont considérés par les scientifiques comme les candidats parfaits pour abriter de futures colonies.
Ils offriraient en effet une protection naturelle et efficace contre les plus grands dangers de la Lune : les radiations cosmiques, les micrométéorites et les variations de température extrêmes. Explorer et cartographier ces abris potentiels est donc une étape cruciale avant même d'envisager d'y envoyer des humains.
De quoi ces chiens-robots sont-ils capables ?
Les deux prototypes testés par l'Université de Pékin sont de véritables concentrés de technologie. Dotés d'une agilité remarquable, inspirée pour l'un d'un fourmilier et pour l'autre d'une salamandre, ils sont conçus pour évoluer sur des terrains accidentés et instables. Leur véritable force réside dans leur navigation autonome.
Ils sont capables de se mouvoir indépendamment, d'éviter les entraves et d'examiner leur entourage en temps réel grâce à une intelligence artificielle « incarnée » et à un ensemble de capteurs. Ils ont pour objectif d'explorer les tunnels, de rassembler des informations précieuses et d'établir une cartographie en 3D exacte des galeries souterraines. Ce sont de véritables pionniers robotiques, ouvrant la voie aux prochaines missions avec équipage.
Quel est le but stratégique de la Chine ?
Ce projet fait partie des aspirations clairement établies de la Chine dans la nouvelle compétition spatiale. Pékin n'a jamais dissimulé son intention d'envoyer ses premiers taïkonautes sur la Lune avant l'échéance de 2030. À long terme, il envisage même de créer une station de recherche internationale sur la Lune en partenariat potentiel avec la Russie. Avec cette perspective, les chiens-robots représentent un avantage stratégique essentiel.
En étant capable d'explorer et de sécuriser en amont des sites d'atterrissage et d'implantation, la Chine pourrait prendre une avance considérable sur ses concurrents, notamment la NASA. Ces robots ne sont pas de simples gadgets, mais les précurseurs d'une présence humaine durable sur un autre corps céleste.
Foire Aux Questions (FAQ)
Ces robots sont-ils complètement autonomes ?
Oui, leur principal atout est leur capacité à opérer de manière autonome. Grâce à l'intelligence artificielle, ils peuvent prendre des décisions en temps réel pour naviguer sur un terrain inconnu, contourner des obstacles et cartographier leur environnement sans intervention humaine directe, ce qui est crucial pour des missions où la communication en direct est complexe.
Pourquoi les tunnels de lave sont-ils si importants pour l'exploration lunaire ?
Les tubes de lave sont des abris naturels parfaits. La surface de la Lune est exposée à des conditions extrêmes : des radiations solaires et cosmiques mortelles, des impacts constants de micrométéorites et des écarts de température de près de 300°C entre le jour et la nuit. Les tunnels souterrains offriraient un bouclier naturel contre tous ces dangers, rendant la construction d'une base habitée beaucoup plus sûre et réalisable.
Quand verrons-nous ces robots marcher sur la Lune ?
Aucune date officielle n'a été communiquée pour une mission lunaire impliquant ces robots. Cependant, étant donné que la Chine vise un alunissage habité avant 2030, il est très probable que des missions robotiques de reconnaissance de ce type soient envoyées dans les prochaines années pour préparer cette échéance.