La Chine n'apprécie guère les satellites Starlink de SpaceX dans ses cieux mais c'est aussi pour avoir la place d'y mettre la sienne. Et elle ne lésinera pas sur les moyens puisque la future constellation chinoise devrait compter à terme quelque 12 000 satellites en orbite basse.
Les 18 premiers exemplaires doivent être lancés le 5 août prochain à l'aide d'une fusée Longue Marche 6A depuis le pas de tir de Taiyuan, dans le nord de la Chine, avec la même ambition d'assurer une connexion internet partout au-dessus de son territoire national et en se dépêchant d'occuper des orbites et des fréquences que d'autres nations risqueraient sinon d'exploiter.
Cette mégaconstellation G60 Starlink a reçu de larges financements, permettant à SSST (Shanghai Spacecom Satellite Technology) de faire sortir les premiers satellites de leur site de production aux abords de Shanghai en décembre dernier.
G60 Starlink, Guowang...les mégaconstellations chinoises en approche
L'objectif étant de disposer d'une centaine de satellites en orbite en 2024, d'autres lancements de grappes de 18 satellites sont vraisemblablement prévues durant le second semestre.
Et ce n'est que le début puisque la Chine prépare un autre projet de mégaconstellation baptisé Guowang et qui devrait compter 13 000 satellites mais qui n'a encore placé en orbite que quelques satellites de test.
Pour les deux constellations, la Chine pourrait appliquer la même recette que SpaceX avec Starlink, à savoir placer les satellites en orbite par grappes à l'aide de lanceurs réutilisables dont les premiers modèles sont espérés dès 2025, avec de grosses similitudes de fonctionnement par rapport à ce que réalise régulièrement le lanceur Falcon 9 en reposant son étage principal en douceur sur la terre ferme.
Les lanceurs réutilisables, la solution pour les mégaconstellations
Les lanceurs de SAST et Space Pioneer en sont à réaliser des sauts (hops en anglais) de plus en plus hauts avec retour sur la Terre ferme sur leurs pieds escamotables.
Et comme le projet Iris2 que l'Europe peine à concrétiser, la Chine pourrait ajouter aux satellites en orbite basse une couche de satellites en orbite moyenne baptisée Smart Skynet et qui pourra interagir avec les constellations G60 Starlink et Guowang.
Il ne faudra donc plus très longtemps avant que la Chine ne dispose de réseaux avancés de communication par satellite au-dessus de son territoire et au-delà, sachant que d'autres constellations de dizaines de milliers de satellites pourraient encore s'ajouter à ces premiers projets. Et la couche d'ozone dans tout ça ?