Le 6 août dernier, un véhicule destiné à aller sur la Lune a réussi un test d'atterrissage clé. Il s'agissait d'une maquette pour simuler Lanyue, l'atterrisseur lunaire chinois, qui a franchi une étape décisive avant un voyage habité vers la Lune, prévu par le gouvernement chinois avant 2030.
Pendant ce temps, côté américain, le lanceur censé apporter un atterrisseur à la surface de la Lune pour la mission Artemis 3 en 2027, le Starship de SpaceX, peine à connaître un succès complet, multipliant les vols spectaculaires sans jamais atteindre tous ses objectifs.
La Chine est-elle réellement en avance dans la course lunaire ?
Beaucoup d'observateurs estiment que la Chine a pris une avance considérable dans cette compétition.
Si Pékin communique peu sur ses avancées, excepté ses réussites les plus éclatantes, les nouvelles du côté américain sont préoccupantes. Un article récent d'Ars Technica, signé Eric Berger, journaliste spatial pourtant grand défenseur d'Elon Musk et de SpaceX, affirme qu'il est désormais probable que la Chine batte la NASA pour le retour sur la Lune dans cette décennie.
Ce constat vient d'un spécialiste qui a toujours soutenu les efforts de SpaceX, même à travers les échecs, y voyant des leçons.
Quel enjeu géopolitique derrière cette nouvelle conquête lunaire ?
La question de l'importance de cette course se pose. Les États-Unis ont déjà triomphé il y a plus d'un demi-siècle avec le programme Apollo. Mais l'analyste Dean Cheng souligne une dimension bien différente aujourd'hui : si la Chine réussit en premier, cela signifiera que Pékin est capable de grandes choses là où Washington peine à réitérer un exploit vieux de 50 ans.
Cela affecterait la perception des autres nations sur qui détient l'avance technologique, et même idéologique. Au-delà de la fierté nationale, c'est la suprématie des États-Unis dans l'espace qui serait remise en cause, une défaite potentiellement vécue comme une humiliation.
La Chine, futur leader de l'économie lunaire ?
Dans ce scénario où la Chine prendrait la tête, un enjeu économique majeur se profile. Dean Cheng ajoute que le chinois pourrait devenir le langage de la gestion du trafic lunaire. La Chine aurait son mot à dire sur les standards techniques, les modèles de données et autres pour toutes les activités lunaires.
Cela signifie que les pays souhaitant s'engager dans des projets de communication ou d'exploitation des ressources sur la Lune devraient se conformer aux normes établies par la nation dominante. C'est une perspective qui transformerait les dynamiques de la conquête spatiale, bien au-delà de la simple pose d'un drapeau. La Chine a déjà démontré ses capacités en visitant la face cachée de la Lune et en ramenant des échantillons, et elle ambitionne même de ramener des échantillons de Mars avant les États-Unis.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi la Chine semble-t-elle prendre de l'avance sur les États-Unis ?
La Chine a récemment testé avec succès son atterrisseur lunaire Lanyue, un pas clé vers une mission habitée avant 2030. En revanche, le lanceur Starship de SpaceX, essentiel au programme américain Artemis, rencontre des difficultés récurrentes lors de ses vols d'essai, accumulant des retards.
Quel serait l'impact d'une victoire chinoise dans cette course à la Lune ?
Une victoire chinoise pourrait signifier une perte de la suprématie spatiale, technologique et même idéologique des États-Unis aux yeux du monde. De plus, la Chine pourrait établir les normes et devenir le leader de la future économie lunaire, influençant les activités d'exploration et d'exploitation des ressources.
Le programme Artemis américain est-il voué à l'échec ?
Le programme Artemis n'est pas voué à l'échec, mais il fait face à des défis importants, notamment la fiabilité et le calendrier du Starship. Bien que des décrets visent à assouplir certaines réglementations, la NASA exige des tests rigoureux et des succès prouvés avant d'utiliser Starship pour des missions habitées, ce qui allonge les délais.