La chronologie des médias en France continue de faire réagir depuis l'entrée en vigueur d'un nouvel accord interprofessionnel. Cet accord a été rendu obligatoire à la suite de la publication en février d'un arrêté ministériel.

Le système détermine les délais au bout desquels les différents diffuseurs peuvent proposer un film après sa sortie en salles. Il est intimement lié au financement de la création française et les délais sont raccourcis en fonction des investissements des diffuseurs dans les productions.

Après Netflix, c'est Amazon (Prime Video) qui a déposé un recours devant le Conseil d'État pour contester les délais de diffusion, et demande une révision de l'accord interprofessionnel afin de mieux tenir compte des nouveaux usages.

Prime Video veut 12 mois par défaut

Tout comme Netflix, Prime Video n'est pas signataire de l'accord interprofessionnel qui s'impose à lui et le service de vidéo à la demande par abonnement doit attendre 17 mois pour diffuser un film après sa sortie en salles.

Signataire d'un précédent accord en 2022, Netflix est mieux loti avec une fenêtre de diffusion de 15 mois, mais désire la ramener à 12 mois sans revoir à la hausse son financement de 50 millions d'euros par an dans la création française, soit 4 % de son chiffre d'affaires en France.

Sans communiquer le montant de sa contribution à la création, Prime Video souhaite aussi décrocher 12 mois et pour en faire la fenêtre de diffusion par défaut s'appliquant aux plateformes de streaming de même acabit (au lieu de 17 mois).

Après le joli coup de Disney+

« Nous sommes engagés à sortir des films en salles et espérons reprendre rapidement un dialogue constructif avec l'ensemble des partenaires de l'industrie pour faciliter l'accès à ces films », a indiqué un porte-parole d'Amazon (AFP).

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Le nouvel accord interprofessionnel a été signé par Disney+ qui est le seul service de vidéo à la demande par abonnement dans ce cas. Disney+ est ainsi positionné à 9 mois en contrepartie d'un investissement à hauteur de 25 % de son chiffre d'affaires en France, soit une quarantaine de millions d'euros par an.

Pour Canal+, c'est un investissement d'en moyenne 160 millions d'euros par an et une fenêtre de diffusion de 6 mois. Le premier contributeur du cinéma français n'apprécie guère le rapprochement de certaines plateformes de streaming.

Source : Le Figaro - AFP