La chronologie des médias en France régit les délais au bout desquels les différents diffuseurs peuvent proposer un film après sa sortie en salles. Ce système est intimement lié au financement de la création française. En contrepartie, les délais sont raccourcis en fonction des investissements des diffuseurs dans les productions.
Un nouvel accord interprofessionnel sur la chronologie des médias est entré en vigueur en février dernier, à la suite de la publication d'un arrêté ministériel. Il s'impose à tous les acteurs du secteur, même ceux ne l'ayant pas signé comme Netflix.
Selon une information du Figaro, Netflix a déposé un recours contre l'arrêté auprès du Conseil d'État et conteste la situation actuelle pour la chronologie des médias, en pointant du doigt un déséquilibre à son désavantage. Netflix y reste positionné à 15 mois et souhaite obtenir 12 mois de longue date.
Le cas de Disney+ en filigrane
Le problème pour Netflix est que les négociations menées en amont avec les professionnels du cinéma n'ont pas abouti. Par contre, Disney+ a obtenu 9 mois (au lieu de 17 mois auparavant) en échange d'un investissement à hauteur de 25 % de son chiffre d'affaires annuel généré en France dans la création française (et européenne). De l'ordre d'une quarantaine de millions d'euros par an.
Positionné à 6 mois dans la chronologie des médias, Canal+ avait également sourcillé. « Si Disney est à 9 mois pour 35 millions d'euros par an, il y a un sujet pour Canal+ avec les 220 millions d'euros par an à 6 mois », avait souligné le président du directoire du groupe Canal+.
Finalement, Canal+ s'est fait une raison et a annoncé le mois dernier un investissement en baisse et d'en moyenne 160 millions d'euros par an jusqu'en 2027.
Netflix bataille pour 12 mois, sans contribuer davantage
Au Figaro, Netflix assure qu'il demeure à ce jour « le plus gros financeur du cinéma tricolore parmi les acteurs du streaming et il nous paraît légitime d'être à 12 mois dans la chronologie des médias ». Netflix veut 12 mois au lieu de 15 mois, sans revoir à la hausse son financement de 50 millions d'euros par an.
Ce financement est supérieur à celui de Disney+, même s'il représente seulement 4 % du chiffre d'affaires de Netflix en France.