À l'approche de la COP30 au Brésil, un rapport de l'ONU révèle une faille béante entre les promesses climatiques des nations et les actions requises. Les plans soumis ne permettraient qu'une baisse de 10 % des émissions d'ici 2035, un chiffre alarmant face aux 60 % nécessaires pour respecter l'accord de Paris et limiter le réchauffement à 1,5°C.

À quelques jours du sommet mondial sur le climat de Belém, la pression monte d'un cran. Dix ans après la signature de l'historique accord de Paris, l'heure est au bilan, et celui-ci se révèle pour le moins préoccupant.

Une nouvelle analyse publiée par l'ONU, qui synthétise les plans climatiques nationaux, jette une lumière crue sur l'insuffisance flagrante des efforts engagés à l'échelle planétaire.

Une ambition collective en berne

Le rapport de synthèse des Nations Unies est formel. Les "contributions déterminées au niveau national" (CDN), ces fameuses feuilles de route que chaque pays doit présenter, sont loin d'être à la hauteur des enjeux.

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Sur la soixantaine de plans soumis, leur effet combiné ne conduirait qu'à une réduction des émissions de gaz à effet de serre d'environ 10 % d'ici 2035, par rapport aux niveaux de 2019.

C'est à peine un sixième de l'effort colossal nécessaire pour garder en vie l'objectif de 1,5°C, pour lequel les scientifiques du GIEC estiment que la baisse devrait atteindre 60 % sur la même période.

Qui sont les grands absents ?

Le tableau est d'autant plus inquiétant que le rapport est largement incomplet. En effet, seuls 64 pays, représentant moins d'un tiers des émissions mondiales, ont rendu leur copie à temps, malgré une prolongation des délais.

Des poids lourds comme la Chine et même l'Union européenne manquent à l'appel, leurs objectifs n'ayant pas été formalisés dans les délais impartis. Ce retard généralisé empêche non seulement d'avoir une vision globale précise, mais il souligne surtout un manque criant de coordination et de leadership au plus haut niveau de la scène internationale.

La COP30 face à un mur de réalité

Ce constat place la COP30, qui se tiendra à Belém, au Brésil, dans une position extrêmement délicate. Les dirigeants mondiaux devront non seulement faire face à cette réalité chiffrée, mais aussi trouver les moyens d'accélérer drastiquement la cadence pour infléchir la courbe.

Planetary Health Check 2025 limites planetaires

Limites planétaires : sept sur neuf déjà franchies

Simon Stiell, le plus haut responsable climat de l'ONU, a reconnu que si des progrès existent, ils sont "beaucoup trop lents". Le sommet brésilien s'annonce donc comme une réunion cruciale pour tenter de remettre le monde sur les rails de l'accord de Paris, alors que l'ombre d'un possible retrait américain plane de nouveau et que les tensions géopolitiques complexifient les négociations.

La question épineuse du financement pour aider les pays en développement à opérer leur transition sera, une fois de plus, au cœur de toutes les discussions.