L'histoire de Mario Castro est une illustration frappante de cette réalité. En 2022, pendant les fêtes, ce technicien en échographie de 57 ans ressent une pression inhabituelle dans le bras. Une sensation étrange, mais persistante.

Par un heureux hasard, il se trouve près du cabinet de son cardiologue et décide de consulter. Le diagnostic est immédiat : une crise cardiaque en cours, avec deux artères déjà obstruées. Son cas, loin d'être isolé, met en lumière une tendance saisonnière aussi méconnue que redoutable.

Qu'est-ce que le "syndrome du cœur des fêtes" ?

Le Dr Kevin Ariani, cardiologue, met des chiffres sur ce phénomène inquiétant. La veille de Noël enregistre une hausse de 30% à 40% des infarctus par rapport au reste de l'année. Un autre pic, de 15% à 20%, est observé autour du Nouvel An. C'est une réalité statistique. Le "syndrome du cœur des fêtes" n'est pas un mythe, mais une véritable alerte sanitaire saisonnière.

Ce terme médical ne se limite pas aux infarctus. Il englobe un ensemble de troubles cardiaques qui s'intensifient durant cette période. Cela inclut notamment les arythmies cardiaques, souvent déclenchées par les excès. La combinaison de plusieurs facteurs de risque en un temps très court crée une véritable tempête pour l'organisme, même chez des personnes sans antécédents cardiaques connus.

Pourquoi cette période est-elle si risquée pour le cœur ?

Les causes sont multifactorielles, un mélange d'habitudes et d'émotions propres aux fêtes. Sur le plan physique, l'alimentation change radicalement. Les repas plus copieux et plus salés font grimper la tension artérielle et le taux de cholestérol. La consommation d'alcool augmente, le sommeil se raréfie et l'activité physique est souvent mise de côté. Un programme délétère pour la santé cardiovasculaire.

À cela s'ajoute une composante psychologique non négligeable : le stress. Loin d'être toujours joyeuses, les fêtes peuvent être une source d'anxiété, de solitude ou de tristesse, des émotions qui ont un impact direct sur le cœur. Les médecins constatent aussi une tendance dangereuse : beaucoup de gens repoussent les consultations médicales, attribuant leurs symptômes à la fatigue des fêtes plutôt qu'à un problème grave.

Comment se protéger et passer des fêtes plus sereines ?

Le conseil du Dr Ariani est simple et direct : faire l'inverse des excès habituels. La modération est le maître-mot, que ce soit pour l'alcool ou pour les aliments riches et salés. Il insiste aussi sur l'importance cruciale du sommeil pour permettre au corps de récupérer. Reconnaître les signes avant-coureurs d'une crise cardiaque est donc vital et il ne faut surtout pas attendre la fin des festivités pour consulter un médecin en cas de doute.

Pour Mario Castro, le survivant, la prévention est devenue un mode de vie. Sa routine inclut désormais de l'exercice au moins trois fois par semaine et de la méditation pour mieux gérer la pression quotidienne. Son expérience est une leçon pour tous : la gestion du stress et l'écoute de son corps sont les meilleurs cadeaux à s'offrir. Il a pu passer le Noël suivant avec ses proches, reconnaissant de cette seconde chance.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'est-ce que le "syndrome du cœur des fêtes" exactement ?

Il s'agit d'un terme utilisé pour décrire l'augmentation des problèmes cardiaques, notamment les arythmies et les crises cardiaques, observée pendant la période des fêtes de fin d'année. Ce pic est principalement lié aux excès alimentaires, à la consommation d'alcool, au manque de sommeil et au stress émotionnel.

Quelles sont les personnes les plus à risque ?

Bien que tout le monde puisse être concerné, les personnes de plus de 70 ans sont particulièrement vulnérables. Celles ayant déjà des conditions préexistantes comme l'hypertension, un taux de cholestérol élevé ou le diabète doivent redoubler de vigilance pendant cette période critique.

Quels symptômes ne doivent jamais être ignorés ?

Une douleur ou une pression dans la poitrine est le symptôme le plus connu, mais il ne faut pas négliger d'autres signes : une sensation d'oppression dans le bras (comme celle de Mario Castro), le dos, le cou ou la mâchoire, un essoufflement soudain, des sueurs froides, des nausées ou une fatigue intense et inexpliquée.