Alors que la recherche d'un cessez-le-feu en Ukraine occupe les esprits, la perspective d'un conflit entre Russie et Europe ces prochaines années, voire ces prochains mois selon certains experts, se fait plus menaçante alors que le désalignement des alliances avec les Etats-Unis se confirme de jour en jour.

Un rapprochement USA-Russie pour contrer la Chine semble s'opérer sur le dos de l'Europe qui prend désormais des mesures pour se réarmer dans la perspective de de devoir faire cavalier seul si la situation avec la Russie s'envenimait.

Après avoir annoncé un programme de soutien à 47 sites en Europe d'extraction et de raffinage de matières premières stratégiques, la Commission européenne a annoncé cette fois un plan d'action et une stratégie de préparation à un avenir devenu plus sombre, qu'il s'agisse de guerre, de catastrophes naturelles, d'une nouvelle pandémie ou de déstabilisation par des cyberattaques et de la désinformation.

Se préparer au pire pour ne pas être pris au dépourvu

La présidente de l'UE Ursula von der Leyen le justifie en soulignant que "les nouvelles réalités imposent un nouveau niveau de préparation de l'Europe. Nos citoyens, nos Etats membres et nos industries ont besoin des bons outils pour à la fois prévenir les crises et réagir rapidement en cas de catastrophe."

Dans ces objectifs stratégiques, il y a des classiques comme la préparation des services stratégiques (santé, transports, télécommunications) à des situations de crise, la formation de stocks stratégiques ou la gestion des ressources naturelles.

On trouve également des actions encourageant la population à se préparer au pire. Cela passera par l'encouragement à maintenir trois jours de vivres et de produits essentiels à portée de main et à faire de la pédagogie dans les écoles pour apprendre gestes et réflexes face aux événements.

Coordination et harmonisation des moyens

Le plan européen prévoit des coordinations et coopérations à divers niveaux : création d'un hub de crise européen pour harmoniser les réponses entre les Etats membres, exercices entre civils et militaires, préparation de coopérations entre secteur public et privé pour assurer le maintien des services et biens essentiels, ou encore renforcement des alliances avec des organisations comme l'OTAN.

Guerre ou changement climatique, les menaces contre l'Europe ne manquent pas

Ces mesures répondent aux conclusions du rapport Niinistö, du nom de l'ancien président de Finlande, appelant à une réaction urgente et rapide de l'Europe face aux nouvelles menaces. Elles veulent servir de signal d'alarme pour certains Etats membres rechignant encore à se préparer à des éventualités difficiles.

Ce n'est pas encore le passage à une économie de guerre prônée par certains politiques européens mais cela en prend le chemin, en parallèle des efforts de réarmement de l'Europe et de bascule des alliances, même si l'ennemi peut être aussi bien un autre pays que la résultante du changement climatique.

Source : Portail Europa