Le smartphone, objet connecté généralement toujours à proximité de son propriétaire, est aussi un bon indicateur des déplacements des personnes. Les données de localisation / signalisation sont déjà couramment utilisées pour détecter les embouteillages sur les routes (en observant le nombre de smartphones s'accumulant en un point donné) et elles sont désormais aussi utilisées pour déterminer le parcours des personnes contaminées par le coronavirus dans plusieurs pays.
Le journal La Tribune rapporte que cette technique a été employée en Chine pour reconstituer le parcours de personnes contaminées et envoyer des messages d'alerte en conséquence.
La Chine y a fait appel pour les personnes étant passés par la province de Hubei tandis que les services de renseignement israéliens viennent d'obtenir l'accès aux données de géolocalisation des personnes contaminées pour retracer leurs déplacements avant mise en quarantaine.
Cette récolte d'informations a également été menée en Italie et elle permet déjà d'observer que le confinement imposé en Lombardie n'est respecté qu'à 60%. Même en tenant compte des personnes devant se déplacer par obligation, ce n'est pas suffisant, a fait savoir le président de région.
Les Etats-Unis pourraient aussi bientôt mettre en place un système de surveillance de masse des déplacements, avec l'aide des GAFA. En France, rien n'a encore été décidé en ce sens mais l'urgence sanitaire pourrait amener à des mesures similaires, ne serait-ce que pour tenter de mieux répartir les moyens.
Si le cadre du RGPD empêche en principe la collecte massive de données personnelles sans consentement, il est possible pour les gouvernements de décider de mesures temporaires passant outre les dispositions habituelles.
Et pour le moment, la récupération des informations de géolocalisation des personnes contaminées a essentiellement une vocation utilitaire et informative, et non pas de surveillance spécifique ou répressive.
Le risque reste tout de même que des techniques de surveillance de masse puissent être développées et laissées en fonction même après la situation de crise sanitaire, instaurant une nouvelle normalité d'une surveillance généralisée déjà activée depuis la surveillance renforcée du terrorisme.