Pas si facile de créer une application mobile qui permette d'alerter les personnes ayant eu un contact potentiel avec un sujet contaminé tout en respectant les principes du RGPD sur la protection des données personnelles et sans la transformer en outil de surveillance de masse.

Le projet StopCovid est d'ailleurs encore loin d'être prêt et fait l'objet de débats parlementaires, tandis que la Commission européenne vient de fournir une boîte à outils destinée à fournir une approche commune dans toute l'Europe mais aussi des directives sur la façon de concevoir l'application et éviter les dérives.

Dans un long message, Bruno Sportisse, président de l'Inria (institut national de recherche pour les sciences et technologies du numérique) qui est en charge en France du développement de StopCovid, est revenu sur les attentes liées à une application de tracing et les écueils à éviter.

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Il revient notamment sur la différence entre tracking, qui suit précisément les mouvements de personnes identifiées, et tracing qui ne fait que mettre en lumière des points de contacts entre personnes saines et contaminées à l'aide de la technologie Bluetooth, sans localisation ni identification précises.

StopCovid se veut une application de tracing, sans recours au positionnement et avec une identification "pseudonymisée" ne permettant pas de remonter jusqu'aux individus ni de savoir qui est notifié ou bien par qui.

On retrouve ici la nécessité de savoir qui pourra avoir accès à ces données, dans quelles circonstances et pour quels besoins. Leur gestion par une autorité de santé, et uniquement pour les besoins de santé publique induits par la pandémie, et non un Etat ou des entreprises privées, devrait prévaloir.

Par ailleurs, l'utilisation d'un tel service est volontaire et il est possible à tout moment de ne plus y participer. Un protocole ROBERT est ainsi à l'étude pour couvrir les différents aspects de l'application de tracing mais aussi le principe d'interopérabilité réclamée par la Commission européenne pour garantir un service fonctionnant dans toute la zone Europe.

Le PDG de l'Inria souligne toutefois qu'une application StopCovid ne résoudra pas touts les problèmes du déconfinement et qu'elle ne sera qu'un moyen parmi d'autres pour surmonter la crise sanitaire et éviter de violentes rechutes.

Source : Inria