Proposer une application qui alerterait d'une mise en contact avec des personnes contaminées, c'est qu'ont déjà déployé plusieurs pays asiatiques ayant amorcé un déconfinement.

En Europe, on y réfléchit aussi et le gouvernement français planche sur un projet StopCovid tandis que plusieurs initiatives se mettent en place pour proposer prochainement une telle application mobile de suivi et d'alerte.

Dès le début, l'Europe a voulu superviser une approche qui garantirait la protection des données personnelles et la liberté des utilisateurs à entrer ou sortir du dispositif sans contraintes, ainsi que l'assurance que l'application ne sera pas utilisée pour d'autres buts moins avouables de surveillance de masse.

La Commission européenne annonce donc ce jour la mise en place d'une boîte à outils à destination des Etats membres qui rassemble les recommandations pour la création d'un outil de traçage qui entrerait en service pendant la phase de déconfinement et complèterait les gestes barrière, toujours indispensables pour éviter une recontamination massive.

Pour Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, "pour que ces applications puissent être adoptées et donc pour qu'elles puissent être utiles, il faut absolument des garanties solides en ce qui concerne le respect de la vie privée."

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La boîte à outils définit donc des "exigences essentielles" pour ces applications, comme le respect des règles de l'UE concernant la protection des données privées, une coordination avec les autorités de santé publique, une installation des applications reposant sur le volontariat, l'anonymisation des données, l'interopérabilité dans toute l'UE "afin que les citoyens soient protégés même lorsqu'ils franchissent les frontières" et une exploitation ne s'appuyant pas sur la géolocalisation (la technologie Bluetooth, présente sur tous les smartphones devrait être privilégiée).

Ce suivi à l'aide des téléphones devra compléter le traçage manuel, qui reste incontournable pour protéger les personnes les plus vulnérables et susceptibles de ne pas posséder d'appareil mobile.

La Commission européenne prévoit de publier des rapports réguliers à partir du mois de juin sur l'état d'avancement de ces pratiques au sein de l'UE et leur optimisation éventuelle au fil de leur mise en place par les Etats membres.