Ces dernières semaines, Copenhague est en état d'alerte. Une série d'incidents coordonnés a frappé le pays, visant à la fois ses infrastructures numériques et son espace aérien, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.
Des attaques DDoS en série
Le volet numérique de cette offensive est particulièrement visible. Une vague de cyberattaques a frappé de nombreuses institutions danoises. Le groupe prorusse NoName057 a revendiqué la responsabilité de ces perturbations, ciblant spécifiquement le ministère des Transports, le portail administratif Borger.dk et même le site du pont du Grand Belt.
Ces attaques par déni de service (DDoS) visent à paralyser les sites en les submergeant de trafic. Selon les experts, l'objectif est souvent plus symbolique que destructeur, mais il réussit à perturber les services publics et à créer un sentiment d'insécurité.
L'industrie de la défense également visée
L'entreprise Terma, un pilier de l'industrie de défense danoise, a également été confirmée comme cible. La société a rapidement communiqué sur l'incident tout en restant prudente sur l'attribution formelle. Terma a assuré avoir réagi promptement.
Elle a précisé qu'aucune donnée n'avait été perdue et qu'aucune brèche de sécurité n'avait été exploitée. Cet incident survient dans un climat particulièrement tendu, moins d'une semaine avant des élections locales, le même groupe ayant déjà revendiqué des attaques contre plusieurs municipalités.
Un contexte de guerre hybride
Ces cyberattaques ne sont pas des actes isolés. Elles s'inscrivent dans un tableau bien plus large que les autorités qualifient de guerre hybride. Le Danemark a en effet récemment été secoué par de mystérieux survols de drones au-dessus de plusieurs aéroports, dont celui de Copenhague.
La Première ministre a même qualifié l'un de ces survols de "l'attaque la plus grave contre une infrastructure critique" depuis des années. Bien que la Russie nie fermement toute implication, parlant de "provocation", le ministre danois de la Défense évoque une "menace systématique" émanant d'un "acteur professionnel".
Pourquoi cibler le Danemark ?
Le Danemark n'est pas une cible choisie au hasard. Le pays occupe actuellement la présidence du Conseil de l'Union européenne, une position hautement symbolique et visible, alors que Bruxelles soutient massivement l'Ukraine.
De plus, Copenhague est un membre actif de l'OTAN et, surtout, contrôle les détroits stratégiques du Kattegat et du Skagerrak. Ce sont des points de passage obligés pour la flotte russe quittant la mer Baltique. En multipliant ces actions, Moscou cherche à "semer la peur" et à tester la résilience de l'Alliance.
Face à cette escalade, le gouvernement danois a annoncé des investissements dans de nouveaux moyens de détection et de neutralisation de drones. La question d'une éventuelle activation de l'article 4 de l'OTAN, prévoyant des consultations en cas de menace, est désormais ouvertement examinée.