Il ressemble à un stade de foot ou une forteresse. C'est le Paris Digital Park, le plus grand data center de France, fraîchement sorti de terre à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. C'est un véritable géant de 1,15 milliard d'euros, grand comme 7 terrains de football.

C'est ici, à 3 km de Paris, que transite une grande partie de notre vie numérique. Une infrastructure vitale pour l'économie française, construite sur une ancienne usine d'hélicoptères Airbus, mais qui pose d'énormes questions énergétiques.

À quoi ressemble cette forteresse numérique ?

C'est un mastodonte de 40 000 m² répartis sur quatre étages. Il abrite 630 000 serveurs et 5 000 km de câbles pour protéger les données sensibles de ses clients.

La sécurité y est digne d'une centrale nucléaire : 1 600 caméras et sept niveaux de contrôle, incluant la biométrie. Des centaines d'entreprises (opérateurs, industriels, défense) y louent des espaces pour s'interconnecter.

Pourquoi les entreprises ne gardent-elles pas leurs propres serveurs ?

C'est devenu impossible pour la plupart. Nicolas Huret, de la société Iguane Solutions (un client du site), l'explique : les usages modernes consomment trop d'énergie et de climatisation.

Un data center offre une fiabilité totale. Ici, tout est redondé. L'alimentation électrique est doublée, la climatisation aussi. Si un système tombe en panne, un doublon prend le relais instantanément. Cela sécurise les serveurs et garantit un fonctionnement 24h/24.

Quel est le coût environnemental de ce géant ?

C'est le revers de la médaille. Pour faire tourner 630 000 serveurs 24/7, il faut une puissance électrique de 130 mégawatts, soit la consommation d'une ville comme Perpignan. La sécurité du refroidissement est aussi un gouffre : 50 millions de litres d'eau potable par an (l'équivalent de 20 piscines olympiques) sont vaporisés pour éviter la surchauffe.

Si le système s'arrête, la température monte à 45°C en 15 minutes.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'est-ce que la "Meet Me Room" ?

C'est le cœur névralgique du data center. C'est la salle ultra-sécurisée où toutes les fibres optiques de tous les clients convergent. C'est là que les entreprises s'interconnectent entre elles pour échanger des données.

Qui sont les clients du Paris Digital Park ?

Leurs noms sont confidentiels. On sait qu'il y a une centaine d'entreprises, incluant des grands industriels, des opérateurs télécoms, et des acteurs de la défense. Leurs données sont considérées comme sensibles.

Y aura-t-il d'autres data centers de ce type ?

Oui. La première vague était celle du cloud. La deuxième vague, celle de l'intelligence artificielle (IA), est en train d'arriver et elle est encore plus gourmande en calcul. 35 data centers géants seraient en projet en France.