Non sollicité, le démarchage téléphonique peut devenir un désagrément dont il est bien difficile de se dépêtrer. Aux appels insistants sur téléphone fixe qui ont contribué à tuer le service se sont ajoutés ceux sur téléphone portable, touchant au plus près particuliers comme professionnels.

Face aux abus, des mesures d'encadrement renforcées ont été prises début 2023 avec la prise en compte du consentement des personnes appelées, des plages horaires définies et hors des week-ends et jours fériés et des numéros identifiables comme tels.

Mais il faut bien le constater, cela n'empêche pas les acteurs indélicats de poursuivre leurs activités à grands coups d'automates d'appel. des associations de défense des consommateurs comme l'UFC-Que Choisir ont régulièrement appelé à une réglementation encore plus stricte tout en proposant des outils pour "reprendre le contrôle" sur des données personnelles allègrement vendues ou pillées.

Contre le démarchage absusif, l'opt-in ?

De son côté, le service Bloctel permet en principe de s'opposer au démarchage téléphonique mais se voit débordé par les comportements abusifs et même délictueux des démarcheurs indélicats, notamment lorsqu'ils sont établis à l'étranger.

Puisque rien ne semble pouvoir arrêter les appels téléphoniques impromptus pour tenter de vous vendre de la rénovation énergétique ou du compte personnel de formation (CPF), une solution radicale est désormais envisagée : interdire totalement le démarchage téléphonique.

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Ce 14 novembre, une proposition de loi imposant un consentement préalable obligatoire des consommateurs a été adoptée. C'est un premier pas mais qui n'empêchera sans doute pas la tentation du screening de listes d'appels.

Les initiateurs de la proposition de loi (groupe Les Indépendants) suggèrent eux-même que cela ne suffira pas face à la "masse de comporterments voyous" et que seule une interdiction par défaut de la pratique serait efficace, en laissant seulement un consentement de type opt-in, c'est à dire un consentement volontaire de la part du consommateur pour être démarché, comme cela existe déjà avec des cases à cocher pour accepter ou non de recevoir des messages à caractère promotionnel des marques et services auxquels ils sont inscrits.

Manque de moyens face au démarchage abusif

La DGCCRF reconnaît elle-même qu'elle manque de moyens pour lutter contre le démarchage abusif face à cette nuisance du quotidien pour certains dont il est bien difficile de faire abstraction tant le smartphone est un objet du quotidien.

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Il reste que le démarchage téléphonique est un secteur économique à part entière avec des dizaines de milliers d'emplois à la clé. Toutefois, la baisse de la demande pour ce type de service et l'externalisation des plates-formes à l'étranger permettent d'envisager de durcir le ton.

Ce sera d'ailleurs le cas avec une réduction des plages horaires à 7 heures dans la journée et avec pas plus de deux appels d'un même démarcheur sur 60 jours. Les sanctions en cas d'abus de faiblesse sont également renforcées pour tenter d'enrayer les problématiques d'escroquerie.

Mais face à des entreprises qui ont de toute façon décidé de passer outre la réglementation, il sera difficile de les empêcher de tenter malgré tout leur chance sur des listes d'appel prises ici et là.

Source : Le Figaro