Le marché des influenceurs est arrivé à un point d'inflexion et il ne sera sans doute plus aussi facile désormais de se lancer sur ce segment sans une certaine connaissance de ce qui peut être fait ou non.

Dans la lignée des accusations pointant des dérives et de mauvaises pratiques et à la lumière de l'affaire des "influvoleurs" opposant le rappeur Booba à la dirigeante d'une agence d'influenceurs Magali Berdah, la DGCCRF a mené des actions de contrôle en mettant en application le principe du Name and Shame

Elle fait le bilan de ces opérations réalisées en 2022 et 2023 et annonce que plus de 300 influenceurs divers (candidats de téléréalité, influenceurs dans un domaine spécifique, créateurs de contenus, streamers...) ont fait l'objet de contrôles sur cette période.

Ménage chez les influenceurs

Près de la moitié ont fait émerger des "anomalies concernant l'affichage de l'intention commerciale de leurs publications, des allégations trompeuses sur certains produits ou la promotion de produits ou services interdits".

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Pour beaucoup, il ne s'agit que d'infractions légères mais la répression des fraudes a également relevé des éléments plus problématiques chez certains influenceurs faisant croire que des produits ou services sont licites alors qu'ils ne le sont pas ou pour des allégations mensongères.

Dans ces cas, non seulement l'influenceur mais aussi l'annonceur de ces produits ou services peut faire l'objet de poursuites et sa responsabilité être engagée. La DGCCRF a adressé 35 avertissements pour manquements ponctuels, 81 injonctions de mise en conformité et 35 suites pénales ont été données pour les cas les plus graves.

Les JO 2024 en point de mire

Dans certains cas, les influenceurs ont dû publier un message sur leurs réseaux sociaux pour informer leur public des injonctions et mesures prises. La DGCCRF note que la plupart des influenceurs visés se mettent rapidement en conformité mais elle continue de surveiller ceux qui tardent à le faire, avec de possibles astreintes financières ou des mesures allant jusqu'à la limitation d'accès à leurs contenus peuvent être décidées.

Depuis 2023, une loi influenceurs vise à fournir un encadrement pour les pratiques de promotion en ligne. Elle permet autant d'apporter des réponses sur les usages à respecter qu'une grille de sanctions selon la nature des activités illictes détectées.

Les Jeux Olympiques 2024 de Paris constituent seront là aussi sous surveillance alors que la tentation sera sans doute grande de profiter de l'événement pour multiplier les opérations de promotion en ligne. Le pôle de surveillance de la DGGCRF a été renforcé en conséquence pour limiter les dérives.

Source : DGCCRF