Le dieselgate n'en finit pas de polluer l'image des constructeurs automobiles accusés de polluer, eux, la qualité de l'air en trichant sur les tests d'homologation et de vérification des émissions polluantes de leurs véhicules.

Beaucoup sont désormais soupçonnés d'avoir mis en place des stratégies pour faire coller les valeurs d'émission de gaz polluants avec les normes strictes qui leur sont imposées en faisant en sorte que les émissions soient artificiellement abaissées lorsque les conditions des tests sont détectées.

Après la découverte d'un mécanisme de triche sur les émissions polluantes pour certains moteurs diesel des marques de véhicules gérées par Volkswagen, des investigations ont été menées chez un grand nombre de constructeurs.

Fiat 500X La DGCCRF a épluché les informations fournies ou recueillies chez différents constructeurs.

Renault et PSA ont déjà été plus ou moins épinglés pour des éléments anormaux mais c'est aussi le cas du constructeur Fiat-Chrysler, pour lequel le journal Le Monde a eu accès au procès-verbal transmis à la justice par la répression des fraudes en février dernier.

Il y est fait mention de tromperie aggravée, avec des valeurs d'émission de NOx très supérieures en conditions réelles par rapport aux valeurs annoncées sur les tests d'homologation pour certains modèles...et surtout la découverte d'un "dispositif frauduleux" dans les moteurs, à l'instar du mécanisme trouvé dans les moteurs des véhicules Volkswagen.

Ce dispositif n'est pas là par hasard, poursuit la répression des fraudes, et témoigne d'une volonté de truquer les résultats des tests depuis des années. Il a été trouvé dans plusieurs véhicules qui se sont très bien vendus en France, comme la Fiat 500X et la Jeep Cherokee.

Sur la base du chiffre d'affaires des ventes, la sanction pour l'utilisation d'un tel dispositif pourrait s'élever à 9,6 milliards d'euros pour le groupe, dont 5 milliards pour la seule filiale française, avec de possibles sanctions supplémentaires pour obstruction à l'enquête. Mais il reviendra à la justice de décider de s'appuyer sur tout ou partie des éléments rassemblés par la répression des fraudes pour sanctionner éventuellement le constructeur...

Source : Les Echos