La semaine dernière, Facebook a livré son interprétation et adaptation au droit voisin de la presse en France. Le réseau social ne rémunère pas les liens enrichis que les éditeurs de presse décident eux-mêmes de publier.

En ce qui concerne les contenus partagés par les utilisateurs, ce sera par défaut l'affichage d'un titre avec un lien vers l'article. Les éditeurs de presse ont le choix d'autoriser le cas échéant le partage de contenus enrichis par les utilisateurs de Facebook, mais toujours sans rémunération à la clé.

Si la décision de Google n'avait pas été appréciée des éditeurs de presse, celle de Faceboook - somme toute assez similaire - ne l'est pas non plus.

Pour les éditeurs de l'Alliance de la Presse d'Information Générale (APIG), du Syndicat des Éditeurs de la Presse Magazine (SEPM) et de la Fédération Nationale de la Presse d'information Spécialisée (FNPS), Facebook " refuse la mise en œuvre de bonne foi des droits voisins des éditeurs de presse. "

" Du fait de sa position dominante, le réseau social se permet, comme Google, d'imposer aux éditeurs de presse et aux journalistes une règle unilatérale au mépris de la loi votée démocratiquement, de la souveraineté nationale et européenne. " À voir si les éditeurs de presse décideront également de porter plainte contre Facebook pour abus de position dominante.

Alors que les décisions de Google et Facebook sont similaires, les cas sont pour autant différents avec d'un côté un moteur de recherche et grand pourvoyeur de trafic sur les sites, et de l'autre un réseau social avec une question qui se pose principalement pour le partage des contenus par les utilisateurs.

Les adaptations au droit voisin de la presse apportées par Google et Facebook étaient prévisibles. C'est un bras de fer qui s'engage et le lancement de Facebook News en test aux États-Unis ne semble pas avoir convaincu les éditeurs de ce côté-ci de l'Atlantique.