Des chercheurs de la Florida International University (FIU) ont mis au point SHIELD, un système de défense capable de détecter les cyberattaques sur les drones et d'y remédier en temps réel.
Cette technologie holistique analyse capteurs et matériel pour assurer la continuité des missions, un enjeu crucial face à l'essor de l'aviation sans pilote mais aussi des nouveaux risques associés à l'usage des drones.
L'essor des drones dans des secteurs aussi variés que la livraison de colis, l'inspection d'infrastructures vieillissantes ou la surveillance agricole est indéniable. Mais ces ordinateurs volants, de plus en plus autonomes, représentent une cible de choix pour les cybercriminels.
Un piratage réussi peut transformer une machine utile en un projectile incontrôlable, mettant fin à sa mission et posant de sérieux risques de sécurité.
Jusqu'à présent, la plupart des mécanismes de défense se concentraient sur les capteurs, comme le GPS, qui aident l'appareil à se repérer. Or, ces systèmes sont vulnérables à des manipulations simples, tel le spoofing GPS où de fausses coordonnées sont transmises pour dévier le drone de sa trajectoire.
Comment SHIELD identifie-t-il la menace ?
L'équipe dirigée par Mohammad Ashiqur Rahman a adopté une démarche comparable à un diagnostic médical. Plutôt que de se fier à un seul symptôme, comme les données des capteurs, SHIELD examine des preuves physiques plus profondes.
Des pics soudains de consommation de la batterie ou une surcharge anormale du processeur sont autant d'indices révélateurs d'une attaque en cours, même les plus furtives qui visent directement le matériel.
Des modèles d'intelligence artificielle ont été entraînés pour reconnaître la signature unique de chaque type d'attaque. Grâce à cet apprentissage automatique, le système peut non seulement identifier la nature de l'intrusion, mais aussi déclencher le protocole de récupération le plus adapté pour permettre au drone de terminer sa mission.
Une réactivité quasi instantanée pour un futur plus sûr
Les performances en laboratoire sont prometteuses. Lors des simulations, SHIELD a détecté les menaces en 0,21 seconde en moyenne et a initié la récupération du contrôle en seulement 0,36 seconde.
Cette rapidité est essentielle dans un contexte où la Federal Aviation Administration (FAA) envisage d'élargir l'usage commercial des drones, soulevant des questions de sécurité pressantes.
Cette technologie pourrait donc devenir un pilier pour sécuriser les flottes de demain, qu'il s'agisse de logistique, de surveillance d'infrastructures critiques ou d'intervention en cas de catastrophe.
La prochaine étape pour l'équipe de la FIU sera de tester SHIELD à plus grande échelle, préparant son déploiement dans des conditions réelles. L'avenir de l'aviation autonome dépendra sans nul doute de la robustesse de ses défenses.