Le 31 décembre 2025, une page se tourne pour le marché de l'électricité en France avec la fin de l'ARENH, ce mécanisme qui obligeait EDF à vendre son électricité nucléaire à bas prix.
Pour éviter une flambée des factures, un nouveau dispositif a été conçu. La première pierre vient d'être posée : la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a enfin dévoilé le "vrai" coût de production de l'atome français.
Quel est ce fameux coût de l'électricité nucléaire ?
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a tranché : pour la période 2026-2028, le coût complet de production du parc nucléaire historique d'EDF est évalué à 60,30 euros par mégawattheure (MWh). C'est un chiffre crucial, car il servira de référence pour les années à venir.
Il est d'ailleurs légèrement inférieur aux estimations d'EDF, qui tablait sur un coût plus élevé. Attention, il ne s'agit pas du prix que vous paierez, mais bien du coût de production qui servira de base au nouveau système de régulation.
Comment ce nouveau mécanisme est-il censé nous protéger ?
Le successeur de l'ARENH se nomme le Versement nucléaire universel (VNU). Le principe ? Si les prix de marché permettent à EDF de vendre son électricité bien au-delà de ses coûts de production, l'État prélèvera une partie de ces "super-profits" pour la redistribuer à tous les consommateurs.
Ce système de taxe progressive se déclenchera selon deux seuils : une taxe de 50 % sur les revenus excédant un premier palier, et une taxe de 90 % si les prix s'envolent vraiment.
Faut-il s'attendre à une baisse de nos factures en 2026 ?
C'est là que le bât blesse. Bien que le mécanisme soit conçu pour protéger les consommateurs, son activation en 2026 est très incertaine. Selon les propres estimations de la CRE, les revenus d'EDF pour 2026 devraient à peine dépasser le seuil de déclenchement minimal de la taxe.
En clair, il est peu probable que le VNU soit activé la première année. Les consommateurs ne verront donc probablement pas de redistribution sur leurs factures, et devront composer avec des prix de marché qui ne seront plus plafonnés par l'ancien système de l'ARENH.
Foire Aux Questions (FAQ)
Qu'est-ce que l'ARENH et pourquoi ce système prend-il fin ?
L'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique (ARENH) obligeait EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à ses concurrents à un prix fixe et bas (42€/MWh). Créé pour ouvrir le marché à la concurrence, ce système prendra fin le 31 décembre 2025, laissant EDF libre de vendre toute sa production aux prix du marché.
Le coût de 60,30€/MWh sera-t-il le prix sur ma facture ?
Non. Il s'agit du coût de production de référence. Le prix final pour le consommateur dépendra des prix du marché de gros, des offres des fournisseurs et de l'éventuelle redistribution via le mécanisme VNU si les revenus d'EDF dépassent les seuils de taxation fixés par l'État.
Le nouveau mécanisme garantit-il des prix stables ?
Il vise à limiter les envolées de prix extrêmes en taxant les revenus très élevés d'EDF pour les redistribuer. Cependant, il ne garantit pas un prix fixe comme l'ARENH. Les prix resteront dépendants du marché, mais avec un filet de sécurité en cas de crise majeure.