Après trois mois de chambardement au sein du DOGE, Elon Musk a commencé à prendre le large pour s'occuper pleinement de ses entreprises, à commencer par Tesla qui a connu une forte chute de ses ventes en début d'année.

Mais si l'homme d'affaires prend ses distances avec le monde politique, il aurait pris le temps d'installer son IA Grok au sein des agences gouvernementales pour de l'analyse de données, dont celles, sensibles, de millions de citoyens américains.

Si l'objectif officiel du DOGE est de réduire les dépenses de la fonction publique américaine en licenciant et en taillant dans les budgets, il est aussi question d'utiliser l'IA pour remplacer les effectifs débauchés et traiter plus efficacement les données.

Réduire les dépenses...et mettre la main sur des bases de données privées

Si l'utilisation de Grok peut donc sembler logique à cette fin, l'agence Reuters pointe les risques d'un conflit d'intérêt et de l'exploitation indue de données sensibles récupérées dans les fichiers nationaux.

La crainte est toujours que la véritable mission du DOGE était de mettre la main sur ces fameuses données en faisant sauter les protections en place au nom de l'efficacité gouvernementale.

Et l'un des gros problèmes est que Grok semble être imposé de facto sans négociations ni approbation préalable après examen de ses capacités et de la sécurité des données qui lui sont confiées.

DOGE Department of Government Efficiency

Dans le monde de transparence forcée prôné par Elon Musk, impossible d'obtenir d'informations sur ces questionnements, note Reuters, ni sur les risques associés à l'exploitation de ces données.

Les entreprises d'Elon Musk, Tesla et SpaceX en tête, pourraient profiter des données privées collectées par Grok, l'IA étant exploitée par xAI, autre entreprise d'Elon Musk, leur assurant l'accès à des informations confidentielles.

L'accès spécifique de Grok aux données gouvernementales peut aussi donner un avantage à xAI par rapport aux autres modèles d'IA pour décrocher des contrats au sein des agences gouvernementales, d'autant plus que l'intelligence artificielle est désormais déjà entrée au coeur du gouvernement avec une volonté claire d'accéder à toutes les données possibles, dont certaines n'auraient pas été accessibles sans ce sentiment d'urgence imposé par Trump et le DOGE.

Enrichissement personnel et avantages pour les entreprises d'Elon Musk ?

Le risque de conflit d'intérêt semble donc très fortement présent et l'opacité du fonctionnement du DOGE n'aide pas à démêler soupçons et réalité. L'absence de rétrocontrôles pour contrôler ce qui est fait est aussi pointé du doigt. Seuls quelques officiels très haut placés seraient épargnés par les accès aux données pour des raisons sécuritaires.

Les experts spéculent d'ailleurs sur le risque de retrouver certaines données gouvernementales chez xAI et Grok et sur leur utilisation pour remporter des contrats au sein des agences gouvernementales et de leurs partenaires.

xAI Grok

Reuters rapporte que des employés fédéraux ont été incités à utiliser l'IA Grok alors même qu'elle n'avait pas été approuvée par leurs services. Au mois de mai, l'accès à d'autres IA telles que ChatGPT a été coupé par crainte de les voir alimentées en données confidentielles...ce qui n'a fait que renforcer l'usage de Grok à la place.

Le rôle des DOGE Boys, ces petits génies issus de xAI dont certains n'ont que 19 ans, est aussi questionné et relié à cet effort pour mettre en avant Grok au sein des agences gouvernementales.

Source : Reuters