Le milliardaire Elon Musk s'est rapproché de la nouvelle administration Trump en devenant co-responsable d'un nouveau "ministère" (mais non validé par le Congrès américain) de l'efficacité gouvernementale, baptisé DOGE (Department of Government Efficiency), comme une référence au meme coin dont il a contribué à assurer la visibilité ces dernières années.

A ce poste et en compagnie de Vivek Ramaswany, entrepreneur des biotechnologies, il doit faire économiser 1000 milliards de dépenses publiques en rationalisant l'activité des agences gouvernementales, en réduisant les dépenses un peu partout et en simplifiant les procédures et réglementations.

Au regard de ses méthodes de management assez fermes pratiquées dans ses entreprises, une certaine inquiétude a émergé concernant les conséquences d'un tel projet, au-delà de son objectif improbable.

Elle porte également sur un pouvoir donné à Elon Musk qui pourrait lui permettre de favoriser grandement ses entreprises (Tesla, SpaceX, X / X.AI, Neuralink...) en faisant sauter les verrous réglementaires et en étouffant les investigations et enquêtes en cours.

Vivek Ramaswamy tombe à l'eau, qui est-ce qui reste ?

Au vu du chambardement annoncé par Donald Trump avec ses premières décisions en tant que président des Etats-Unis, réfutant nombre d'accords précédents et levant des barrières comme celles pour l'IA, ces suspicions sur de possibles conflits d'intérêt restent nourries.

Elles risquent bien d'être amplifiées avec le retrait de Vivek Ramaswamy, offiicellement parti se lancer dans la quête du poste de gouverneur de l'Ohio, laissant Elon Musk seul à la tête du ministère DOGE.

DOGE Department of Government Efficiency

En réalité, des tensions sont rapidement apparues entre les deux hommes sur la façon de gérer cette efficacité gouvernementale, affirme le Washington Post, entre voie réglementaire pour Ramaswamy et optimisation technologique pour Musk.

Les divergences sur la méthode à appliquer auraient été telles que  Ramaswamy aurait préféré opportunément se concentrer sur cet autre objectif de gouverneur de l'Ohio, vu par ailleurs comme difficilement conciliable avec son activité au DOGE.

Elon Musk, un trop grand concentré de pouvoir ?

Elon Musk reste donc pour l'heure seul à la tête de l'efficacité gouvernementale et il pourrait disposer d'un bureau à la Maison Blanche avec un contact direct avec Donald Trump, indique le New York Times.

L'homme d'affaires a contribué à la victoire de Trump, à la fois financièrement et par ses apparitions lors des meetings de campagne, au point de former un duo fréquent avec le nouveau président.

intelligence artificielle ia

Ce dernier, dans ses premières décisions, a fait des choix qui ne vont pas tous dans le sens des affaires d'Elon Musk. S'il a mis en avant la conquête de Mars comme un objectif national, faisant craindre pour celle de la Lune et du programme Artemis, Donald Trump risque aussi de freiner l'adoption des véhicules électriques en annonçant vouloir retirer les subventions et en voulant redonner de la place aux véhicules thermiques.

De même, le projet Stargate de création d'infrastructures IA massives aux Etats-Unis se fera sans rôle prépondérant d'Elon Musk. Au contraire, c'est Sam Altman, dirigeant d'OpenAI et hostile à Elon Musk, qui fera partie des éléments fondateurs du projet.

Elon Musk, très engagé aussi dans l'IA avec x.AI et Grok, n'a pas manqué d'égratigner le projet et d'asséner des critiques sur son financement. Médias et observateurs s'attendent à ce que l'idylle entre Trump et Musk ne dure pas très longtemps tant les enjeux et les intérêts s'entrecroisent.

Source : L'Express