La tension entre Elon Musk, patron de SpaceX, et Sean Duffy, ministre des Transports des États-Unis et administrateur par intérim de la Nasa, a peut-être atteint un point de rupture. Dans une série de publications sur sa plateforme X, Elon Musk a qualifié Sean Duffy de " Sean Dummy " (Sean l'idiot) et a suggéré qu'il avait un " QI à deux chiffres ".
Cette attaque frontale fait suite aux commentaires de Sean Duffy indiquant que l'Agence spatiale américaine pourrait remettre en concurrence le contrat de 2,9 milliards de dollars accordé à SpaceX pour l'alunisseur de la mission Artemis III (Starship SLS), un élément essentiel du retour des États-Unis sur la Lune.
L'origine de la confrontation publique
L'escalade a commencé en début de semaine, lorsque Sean Duffy a déclaré sur CNBC que SpaceX était en retard. Il a explicitement menacé d'ouvrir le contrat à d'autres entreprises, citant Blue Origin de Jeff Bezos comme un concurrent potentiel.
" Ils font des choses remarquables, mais ils sont en retard ", a-t-il précisé en parlant de SpaceX. En réponse, Elon Musk a non seulement multiplié les insultes, mais a aussi lancé un sondage sur X : " Quelqu'un dont le plus grand titre de gloire est de grimper aux arbres devrait-il diriger le programme spatial américain ? ", une référence au passé de champion de bûcheronnage sportif de Sean Duffy.
Un enjeu politique sous-jacent
Cette querelle s'inscrit dans une lutte de pouvoir plus large pour la direction de la Nasa. Elon Musk soutient activement la nomination de son allié Jared Isaacman, un milliardaire qui a déjà volé sur des capsules SpaceX.
La candidature de Jared Isaacman avait été retirée par le président Donald Trump, qui avait qualifié l'homme de " démocrate pur-sang ". Dans le même temps, Sean Duffy aurait fait pression pour que la Nasa soit intégrée au sein du ministère américain des Transports, une manœuvre qu'Elon Musk a dénoncée en affirmant : " Sean Dummy essaie de tuer la Nasa ! "
Dans le contexte de la course face à la Chine
Le programme Artemis, initié sous la première administration Trump, vise à établir une présence humaine durable sur la Lune pour la première fois depuis 1972, dans un contexte de nouvelle course à l'espace face à la Chine.
Cependant, le projet a déjà subi de multiples retards. La première mission habitée en orbite lunaire (Artemis II) est maintenant prévue pour avril 2026, et l'alunissage (Artemis III) n'est pas attendu avant mi-2027.