Elon Musk joue son va-tout. Et il met son poste dans la balance. Face à la grogne des actionnaires et au rejet de son nouveau plan de rémunération par les agences de conseil en vote, le PDG de Tesla a lancé un ultimatum. Interrogé sur X (ex-Twitter) à propos d'un concurrent, il a rétorqué : « Lequel de ces PDG voudriez-vous pour diriger Tesla ? Ce ne sera pas moi. »


Le message est clair : payez-moi, ou je m'en vais. Un chantage pur et simple qui coïncide étrangement avec des chiffres de vente catastrophiques pour son Cybertruck.

Qu'est-ce que ce plan de rémunération qui indigne ?

Le montant est déjà astronomique : un nouveau package de compensation qui pourrait, à terme, frôler les 1000 milliards de dollars (1 trillion $). Mais le diable est dans les détails. Des analystes de Reuters et des agences de conseil comme ISS ont découvert que le plan était structuré de manière à garantir à Musk des dizaines de milliards de dollars, même si la performance de Tesla était inférieure à la moyenne du S&P 500.



En résumé, un plan qui récompense grassement l'échec ou la médiocrité. C'est cette structure, jugée "ridicule", qui a poussé les conseillers à recommander un vote "contre" lors de l'assemblée générale du 6 novembre.

Pourquoi Musk veut-il tant d'argent et de contrôle ?

Ce n'est pas (juste) pour l'argent. C'est une question de pouvoir. Elon Musk a déjà exprimé par le passé son désir d'obtenir un plus grand contrôle de vote au sein de Tesla, notamment pour imposer sa vision sur l'intelligence artificielle et les robotaxis, et pour se protéger d'une éventuelle éviction par des "investisseurs activistes".



Ce chantage place les actionnaires dans un "dilemme Tesla" : soit ils valident ce chèque en blanc, soit ils risquent un krach boursier. Car une grande partie de la valorisation de Tesla repose non pas sur ses ventes de voitures, mais sur les promesses futuristes de Musk. S'il part, la bulle éclate.

Le Cybertruck est-il le véritable problème ?

Le timing de cette menace coïncide parfaitement avec des nouvelles désastreuses pour le Cybertruck. Les chiffres du troisième trimestre 2025 sont tombés : à peine 5 385 unités vendues, soit une chute de 63 % par rapport aux 14 000 du T3 2024. Sur l'année, Tesla n'a vendu que 16 000 pick-up, alors que la capacité de production annoncée était de 250 000.



Pour masquer ce fiasco et écouler les stocks qui s'accumulent sur les parkings, Elon Musk aurait trouvé une parade : il fait racheter les invendus par ses autres sociétés. Des convois de Cybertrucks ont été aperçus se dirigeant vers Starbase, le site de SpaceX, et vers les locaux de xAI. Une manœuvre vue comme un simple artifice comptable pour sauver la face.

Foire Aux Questions (FAQ)

Les ventes du Cybertruck sont-elles vraiment si mauvaises ?

Oui. Elles ont chuté de 63 % au T3 2025 par rapport au T3 2024 (5 385 unités contre 14 000). La production est très loin de l'objectif annoncé de 250 000 véhicules par an.

Elon Musk vend-il vraiment des Cybertrucks à lui-même ?

Des rapports et des observations de convois de Cybertrucks suggèrent fortement que des centaines d'exemplaires invendus sont livrés à SpaceX et xAI, deux autres entreprises qu'il dirige. Cela permet de les comptabiliser comme "livrés" dans les bilans de Tesla.

Que se passe-t-il si les actionnaires refusent de payer Musk ?

Elon Musk menace de quitter son poste de PDG. De nombreux analystes estiment qu'une grande partie de la valeur boursière de Tesla repose sur la "hype" générée par Musk (robotaxis, IA). Son départ pourrait provoquer un effondrement du cours de l'action.